Montréal et la STM : une vision structurante
Le Transport collectif dans la métropole
Outre le REM, le prolongement de la ligne bleue vers l’est, projet d’envergure estimé à plus de 4 milliards de dollars, comporte quant à lui la construction de cinq stations de métro, de deux terminus d’autobus et d’un tunnel piétonnier.
Le nombre de déplacements sur le réseau de la Société de transport de Montréal (STM) est passé de 429,5 à 450,4 millions au cours de la période 2017-2018. Il s’agit d’une augmentation particulièrement significative sur cette courte période de temps lorsqu’on observe la courbe de croissance du nombre de déplacements des dix dernières années. La population de la ville de Montréal a quant à elle augmenté de quelque 3,3 % en cinq ans, passant de 1 649 519 personnes en 2011 à 1 704 694 personnes en 2016. La croissance démographique et les grands travaux dans la métropole offrent des défis en termes de transport collectif. Voici un aperçu des projets en cours et à venir dans la grande région métropolitaine, ainsi que de la vision globale qui les oriente.
Par Magalie Hurtubise
La STM explique, dans son rapport annuel 2018, que l’augmentation particulièrement marquée du nombre de déplacements au cours des deux dernières années peut être attribuée à plusieurs facteurs parmi lesquels une importante vitalité économique, une croissance du bassin de personnes en emploi, un engouement touristique dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal, et les nombreux travaux de voirie combinés aux incitatifs encourageant l’utilisation du transport collectif.
« De manière globale, par les grands projets de transport collectif, nous visons à améliorer la mobilité, diminuer les gaz à effet de serre, améliorer l’efficacité et diminuer les coûts de la congestion à long terme », indique Geneviève Jutras, attachée de presse de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Désengorger le centre
La métropole fait face à de nombreux enjeux en ce qui concerne le transport collectif, en particulier dans le centre-ville de Montréal où la ligne orange du métro, empruntée par quelque 21 500 personnes quotidiennement entre les stations Beaubien et Berri-UQAM, connait une forte croissance de son taux d’achalandage depuis dix ans.
« Le cœur du métro actuel, soit la station Berri-UQAM et la ligne orange, est à pleine capacité », explique Mme Jutras.
Une étude récemment commandée par Québec auprès de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) permettra une analyse plus approfondie sur la congestion de la ligne orange et de la station
Berri-UQAM.
La STM, de concert avec la Ville de Montréal, a annoncé en mai 2019 l’ajout d’une ligne d’autobus express sur Papineau et de deux trains supplémentaires pour combler la demande sur les heures de pointe, le tout dans l’optique de désengorger temporairement la ligne orange qui arrive à saturation.
« La Ville a la ferme volonté d’améliorer le transport collectif structurant à Montréal, assure Mme Jutras. Nous allons attendre les études de l’ARTM concernant l’articulation, les impacts et les solutions qui seront mises de l’avant. »
REM et ligne bleue
Le REM, qui figurera parmi les plus grands réseaux de transport automatisé au monde, traversera la grande région de Montréal sur 67 km en passant par 26 stations. La construction de stations dans le cadre du REM permettra entre autres une connexion à trois stations névralgiques du réseau de métro actuel: Édouard-Montpetit, McGill et Bonaventure. Le REM est estimé à plus de 6 milliards de dollars et son entrée en service devrait se faire de manière progressive dès 2021.
Outre le REM, le prolongement de la ligne bleue vers l’est, projet d’envergure estimé à plus de 4 milliards de dollars, comporte quant à lui la construction de cinq stations de métro, deux terminus d’autobus et un tunnel piétonnier relié au Service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX. Les travaux devraient commencer en 2021 pour une mise en fonction en 2026, rajoutant ainsi 5,8 km à la ligne actuelle. Visant à réduire l’achalandage sur la ligne orange, la station du REM qui sera annexée à la station Édouard-Montpetit permettra une connexion vers le centre-ville de Montréal via la ligne bleue.
La métropole fait face à de nombreux enjeux en ce qui concerne le transport collectif,
en particulier dans le centre-ville de Montréal
« Le Réseau express métropolitain (REM) et le prolongement de la ligne bleue constituent les travaux prévus pour l’instant », confirme Mme Jutras.
En plus des travaux sur la ligne bleue et de l’étude portant sur la décongestion de la ligne orange, une possibilité de prolongement de la ligne jaune vers Longueuil est également explorée.
Qu’en est-il de l’est?
Le Train de l’Est, qui relie directement la couronne nord-est au centre-ville de Montréal, sera touché par les travaux au tunnel Mont-Royal qui débuteront en 2020 dans le cadre de l’implantation du REM. Le projet actuel du REM fait en sorte que les usagers du Train de l’Est devront faire une connexion avec le REM à la station Correspondance A40 au lieu de se rendre directement au centre-ville.
Étant donné que la technologie traditionnelle du Train de l’Est n’est pas compatible avec celle du REM (électrique), des pourparlers sont en cours pour explorer les divers scénarios afin d’assurer une liaison aussi efficace que possible vers l’est. •
