MAGAZINE CONSTAS

Info-Excavation et Énergir / Excaver sans tracas

En matière d’excavation, mieux vaut prévenir que guérir

Dossier Constas / Congrès 2024 
Maîtriser les changements
de cette nouvelle ère

Avant de procéder à une excavation, tout entrepreneur devrait contacter Info-excavation pour faire une demande de localisation.

Info-Excavation et Énergir sont passés maîtres dans l’art de prévenir les dommages liés aux excavations. Des dommages coûteux à réparer en soi, mais qui provoquent souvent, également, d’importants impacts économiques.

Par Stéphane Gagné

Juin 2023, avenue du Mont-Royal, Montréal. Un vide apparaît sous la dalle de béton qui recouvre l’artère, provoquant son affaissement, un affaissement qui entraîne un bris d’aqueduc. Une conduite de gaz se trouve aussi sous la dalle. Il faut agir vite pour éviter le bris de la conduite qui aurait pu avoir d’importantes conséquences pour les commerces et les citoyens. L’équipe de prévisionnistes d’Info-excavation, appelée sur les lieux, suggère à Énergir de couper l’alimentation afin de permettre la réparation de l’aqueduc. Ce qui est fait. Grâce à cette intervention, on a pu éviter le pire… encore une fois.

L’équipe Info-ex. De gauche à droite, Guy Bégin, François -Xavier Belley, Nathalie Moreau (directrice générale, prévention et affaires publiques), Stéphan Boucher et Yvon Dion. CR: Info-ex.

 

Des situations similaires surviennent souvent au Québec. « On compte plus de trois bris par jour, affirme Nathalie Moreau, directrice générale, Prévention et affaires publiques d’Info-Excavation, un organisme sans but lucratif. Bien que ces bris ne soient pas toujours dramatiques, leur réparation est coûteuse. Notre organisme mise donc beaucoup sur la prévention des dommages, par le biais de l’éducation, des formations gratuites, de la diffusion de guides, de la production de vidéo, etc. Nous avons aussi une équipe de prévisionnistes qui se rendent sur les lieux des excavations pour guider les entrepreneurs sur les bonnes pratiques.» L’organisme rappelle aussi qu’aux endroits restreints ou à risques élevés, il est possible d’utiliser des méthodes d’excavation douces. Il s’agit de l’hydro-excavation, l’aéro-excavation et l’excavation manuelle (à l’aide d’une pelle). Ces méthodes sont bien décrites sur le site d’Info-excavation.



Toutes ces actions donnent de bons résultats puisque le nombre de bris est passé de six à plus de trois par jour au fil des années. Selon les rapports récents de bris d’Info-excavation, ceux-ci sont passés de 1151 en 2016 à 830 en 2022. Le bilan s’améliore d’année en année. Ce bon bilan est aussi dû à une sensibilisation accrue des entreprises aux conséquences occasionnées par un bris, selon Mme Moreau.

Avant de procéder à une excavation, tout entrepreneur devrait contacter Info-excavation pour faire une demande de localisation. « Notre entreprise est le guichet unique au Québec pour ce type de demandes, et nous sommes joignables 24 heures par jour, 7 jours sur 7,» note Mme Moreau.

Énergir, un acteur pro-actif

Benoît Garneau,  Énergir.

Avec près de 11 000 km de conduites souterraines au Québec, le distributeur de gaz naturel, Énergir, est un autre acteur incontournable en prévention dans le domaine de l’excavation. « Grâce à nos interventions sur le terrain et à nos formations, offertes gratuitement, nous avons réussi à réduire de près de 50 % la quantité de bris qui surviennent lors d’excavations dans notre réseau, » affirme Benoît Garneau, conseiller stratégique à la prévention des dommages aux infrastructures à Énergir.

« Grâce à nos interventions sur le terrain et à nos formations, offertes gratuitement, nous avons réussi à réduire de près de 50 % la quantité de bris qui surviennent lors d’excavations dans notre réseau ». — Benoît Garneau, Énergir.

M. Garneau donne ainsi deux formations sur le sujet. La première, intitulée « Réaliser une excavation sécuritaire à proximité d’un réseau gazier » dure deux heures. On y explique notamment les quatre étapes à connaître lors d’une excavation : localisation des conduites souterraines, lecture d’un croquis de localisation, préservation du marquage au sol et respect de la zone tampon.

La deuxième formation offerte s’intitule « Pause sécurité» est d’une durée de trente minutes et elle se donne sur les lieux où se font les excavations. Le conseiller stratégique aime bien se rendre sur le terrain pour rencontrer les entrepreneurs-excavateurs. « J’en profite pour leur enseigner les bonnes pratiques et cela permet de bâtir des liens d’affaires avec ces gens, souligne-t-il. C’est une approche où les deux parties y trouvent leur compte, car les impacts d’un bris sont multiples et très coûteux. Par exemple, un colmatage revient à 8000$ en moyenne. »

M. Garneau soutient toutefois que d’autres facteurs expliquent la baisse importante du nombre de bris sur les chantiers. « En 2020, nous avons produit un vidéo de près d’une heure et demie sur le sujet, dit-il. Disponible sur YouTube, il a été visionné de nombreuses fois. Aussi, autre point important, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) enquête sur certains bris qui surviennent sur le réseau gazier contribuant ainsi à réduire leur nombre.» ■