Minicentrale sur la rivière Mistassini
18,3 mégawatts seront tirés de la 11e chute
La centrale est aménagée sur la rive gauche de la rivière, à une profondeur de 28 mètres. Équipée de deux turbines Kaplan à axe vertical d’une capacité totale de 135 mètres cubes par seconde, elle sera surmontée d’un bâtiment en béton et en acier de 400 mètres carrés sur 3 niveaux.
Lancée à l’hiver 2016, la construction de la minicentrale de 18,3 mégawatts (MW) suit son cours dans le secteur de la 11e chute, sur la rivière Mistassini. Regard sur un chantier qui turbine à toute allure.
Par Marie Gagnon
La minicentrale de la 11e chute sur la rivière Mistassini, un projet communautaire d’une valeur de 75 millions de dollars piloté par Énergie hydroélectrique Mistassini (EHM), progresse à bon rythme. Fin mars, le chantier qui s’est amorcé le 6 janvier 2016 était avancé à 75,4 %, l’évacuateur de crues dans le bras ouest de la rivière était complété à 100 % et les canaux étaient avancés à 80%.
« L’excavation des canaux est terminée, il ne reste que les bouchons de roc à faire sauter avant de mettre la centrale en eau, indique Marc Morin, le directeur de projet de EHM. Ce sera fait lors du prochain étiage, quelque part entre juillet et août. »
Un projet communautaire d’une valeur de 75 M$, piloté par Énergie hydroélectrique Mistassini (EHM)
Rappelons que cet emplacement, situé à hauteur de Notre-Dame de Lorette, a été retenu en raison de la présence de chutes et d’une île divisant la rivière en deux bras, ce qui permet d’exploiter les débits naturels de la rivière sans qu’il soit nécessaire d’aménager un réservoir.
L’emplacement a été retenu en raison de la présence de chutes et d’une île divisant la rivière en deux bras, ce qui permet d’exploiter les débits naturels de la rivière sans qu’il soit nécessaire d’aménager un réservoir.
Située sur la rive gauche de la rivière, à une profondeur de 28 mètres (m), la centrale sera ainsi alimentée depuis le bief amont par un canal d’amenée de 275 m de long et se prolongera d’un canal de fuite atteignant par endroits jusqu’à 23 mètres de profondeur. Sa construction aura nécessité au final l’excavation de quelque 20 500 mètres cubes de roc. Son bétonnage est maintenant complété.
Prochaines étapes
Dans la semaine du 24 avril, les travaux se sont transportés à l’intérieur de la centrale, où l’installation des deux turbines Kaplan à axe vertical d’une capacité de 135 mètres cubes par seconde se poursuivra jusqu’en juin. La mise en place des alternateurs se fera en parallèle et sera suivie par l’installation de l’appareillage de contrôle et de puissance.
Pour ce qui est de la mécanique lourde, soit les vannes et les grilles, sa mise en œuvre sera effectuée d’ici juillet, en amont comme en aval de la centrale. Par ailleurs, la structure d’acier du bâtiment de contrôle est maintenant en place et les travaux d’architecture sont en cours. D’une superficie de 400 mètres carrés (m2) répartis sur trois niveaux, ce bâtiment surmonte la centrale.
« L’excavation des canaux est terminée, il ne reste que les bouchons de roc à faire sauter avant de mettre la centrale en eau, indique Marc Morin, le directeur de projet de EHM. Ce sera fait lors du prochain étiage, quelque part entre juillet et août. »
Fait à noter, une vanne gonflable coiffera l’évacuateur de crues, une structure de béton longue de 30 m et haute de 2,7 m aménagée dans le bras ouest. Constituée d’un boudin de caoutchouc multicouche de deux centimètres d’épaisseur, cette vanne sera traversée de conduits d’air et pourra être dégonflée à distance pour permettre le passage de l’eau en période de crue. « C’était la solution la moins coûteuse et aussi la plus sécuritaire pour ce type d’aménagement, précise Marc Morin. Autrement, il faut aller chauffer les guides de vannes au dégel afin qu’elles glissent facilement. »
Défis et contraintes
Même si les travaux évoluent conformément à l’échéancier établi, plusieurs défis sont venus jalonner le chantier depuis son coup d’envoi, relève le gestionnaire d’EHM. À commencer par l’alimentation électrique du chantier. Plutôt que de recourir à une génératrice, une solution jugée trop coûteuse, EHM a privilégié la construction d’une ligne biterne à 25 kilovolts. Sous tension depuis le 5 mai 2016, elle sera enfouie avant la mise en service de la centrale, prévue pour la fin de 2017.
La gestion du calendrier aura aussi donné du fil à retordre au gestionnaire, qui devait coordonner des travaux dans les deux bras de la rivière, tout en tenant compte des cycles de gel et de dégel pour établir le plan routier nécessaire au transport des pièces lourdes au chantier. À cet effet, des travaux de consolidation des fondations du chemin forestier reliant le site à Notre-Dame-de-Lorette ont été nécessaires.
« Ce n’est pas un chantier vraiment compliqué, cela dit sans prétention, assure Marc Morin. Bon, il aura fallu chauffer l’enceinte pour bétonner la centrale au cours de l’hiver, mais ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel. On est dans les temps, c’est ce qui compte. D’ailleurs, on devrait être prêt pour les essais préparatoires à compter d’octobre, mais ça dépend du raccord avec Hydro-Québec, prévu pour le 1er décembre. Sinon, en attendant leur signal, on va continuer avec les travaux de terrassement. »
Les entrepreneurs à l’œuvre
Seuils déversants est (évacuateur, bâtiment de contrôle) / 3,5 M$ : J. Euclide Perron
Terrassement (rive est) / 8,5 M$ : Les Équipements JVC
Terrassement (rive ouest) / 1,9 M$ : Construction J&R Savard
Bétonnage (centrale) / 10,2 M$ : Construction Bon-Air
Structure d’acier, pont roulant (centrale) / 1,6 M$ : Construction Unibec
Mécanique lourde / 3,4 M$Groupe LAR : Électricité de puissance / 2,2 M$ : Électro Saguenay
Turbines et alternateurs / 19,4 M$ : Litostroj Hydro
Ligne biterne 25 kV / 1 M$ : Entreprise R. Paquette