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Pelješac, le pont le plus long de Croatie

Un ouvrage d’envergure réalisé en un temps record grâce à la digitalisation du chantier

Signé en avril 2018, le contrat de construction entre le gouvernement croate et le consortium chinois China Road and Bridge Corporation prévoyait un délai de livraison de 36 mois. Ce dernier a pu être respecté grâce à la digitalisation du chantier. 

Inaugurée en juillet 2021, cette infrastructure hors norme était attendue depuis de très nombreuses années par la Croatie pour relier la péninsule de Pelješac au reste du pays sans devoir passer par la Bosnie. C’est l’entreprise China Road and Bridge Corporation (CRBC) qui a réalisé cet ouvrage unique en son genre.

Par Elsa Bourdot

Les premiers travaux de construction du pont de Pelješac ont débuté il y a plus de dix ans, mais ont dû être interrompus à cause de la crise économique. Le projet, permettant de relier le nord de la Croatie et la région de Dubrovnik, séparés par la Bosnie-Herzégovine, a été relancé en 2015 et a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne. En effet, cette dernière a contribué à hauteur de 85 % du coût total s’élevant à 550 millions d’euros, estimant que ce pont représentait un atout économique pour la Croatie. Il a été inauguré par le Premier ministre Andrej Plenkovic le 29 juillet 2021.



« Ce soir, nous avons atteint un objectif qui résout un problème vieux de 300 ans. C’est un projet croate et, je pense, un projet générationnel. C’est ainsi que nous devons le percevoir et en être fiers tous ensemble », avait alors déclaré le Premier ministre de la République croate.

Le pont de Pelješac est un ouvrage stratégique pour la Croatie dont le territoire, du fait du découpage de l’ex-Yougoslavie, est séparé en deux, au Sud, par l’enclave bosniaque. CR: CONSTAS

Construit en un temps record

La digitalisation du chantier a contribué à réaliser le pont de Pelješac en un temps record. Signé en avril 2018, le contrat de construction entre le gouvernement croate et le consortium chinois China Road and Bridge Corporation prévoyait un délai de livraison de 36 mois, qui a pu être respecté grâce à la digitalisation du chantier. En effet, afin de mieux gérer le processus de construction et réduire les erreurs et défauts et ainsi augmenter l’efficacité globale sur le chantier, la solution numérique PlanRadar a été choisie.

Appuis sphériques. Pour résister aux secousses sismiques, le pont de Pelješac est doté de 32 appuis sphériques.
CR: structurae.net

Les différentes fonctionnalités proposées par PlanRadar (localisation GPS, utilisation hors connexion, etc.) ont permis d’identifier en temps réel les défauts et les erreurs d’installation dans la construction. Précisément localisés, documentés et partagés électroniquement à l’ensemble des parties prenantes, ils ont pu être traités plus rapidement et efficacement.

Pont de Pelješa. Les pylones en construction. Il aura fallu 36 mois pour réaliser le pont de Pelješac. Ce délai de livraison record est dû en partie à l’intégration d’outils numériques tels que PlanRadar.  CR: structurae.net

Les capteurs de communication en champ proche (Near Field Communication – NFC) utilisés par Plan­Radar ont également permis un meilleur suivi des interventions afin de réaliser des économies et d’optimiser les délais. Matthieu Walckenaer, directeur national pour la France de PlanRadar, se félicite d’avoir contribué à ce projet : « Avoir été choisi pour accompagner ce projet sur toute sa chaîne de valeur est une très belle reconnaissance pour PlanRadar et montre sa pertinence d’utilisation. Nous avons en effet à cœur d’accompagner les acteurs de la construction sur leurs projets de travaux publics, de voirie et de réseaux divers dont les enjeux sont critiques pour leurs clients. »

Pont de Pelješa. Source https://structurae.net/fr/ouvrages/pont-de-peljesac

Une importante prouesse technique

Au-delà de son temps de construction record, le pont de Pelješac se démarque par ses caractéristiques techniques qui devaient répondre à des contraintes particulières, notamment dues à sa situation dans une zone sismique. Des appuis spéciaux ont ainsi été nécessaires et ce sont donc 32 appuis sphériques qui ont été réalisés à la place des appuis à pot habituellement utilisés. Ces appuis glissants peuvent absorber les torsions grâce à un joint sphérique interne. ■