MAGAZINE CONSTAS

Une réfection de 2,5 G$

Le pont-tunnel rajeuni pour 2026, dont la section tunnel pour 2025

Les travaux touchant le tunnel ont commencé en novembre 2022 avec la réfection structurale du tube en direction sud, qui sera achevée en 2024. Cette même année, on amorcera la réfection structurale du tube en direction nord. Cette phase se terminera fin 2025.

Inauguré en 1967, le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine fait en ce moment l’objet d’une réfection majeure qui inclut le resurfaçage de l’autoroute 25 dans les deux directions. Les travaux avancent au rythme prévu et devraient se terminer en 2026. Le point.

Par Stéphane Gagné

Le coût total de ce projet majeur atteint les 2,5 milliards $ dont près de 428 millions proviennent du gouvernement fédéral. Le contrat principal du projet a été accordé au consortium Renouveau La Fontaine (RLF), formé des entreprises Eurovia Infra, Pomerleau inc. et Dodin Campenon Bernard SAS.

L’importante mise à niveau de la structure consiste notamment à renforcer la voûte, les murs, les murs des portails et les approches. « Cela se traduit par l’ajout d’armatures avec protection cathodique ainsi que la mise en place d’une surépaisseur de béton haute performance », dit Gilles Payer, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). La section du pont-tunnel sous le fleuve sera quant à elle protégée par un complément de protection d’enrochements.

Le pont-tunnel rajeuni pour 2026, dont la section tunnel pour 2025
Photo 1. La technique d’hydrodémolition
L’hydrodémolition est une autre technique de préparation de surface utilisée pour retirer le béton endommagé, qui consiste à utiliser un jet d’eau à haute pression. Elle sert également à traiter les zones inaccessibles à la raboteuse. CR: MTMD
« de 5 »

Une modernisation nécessaire

Vieux de plus de 50 ans, plusieurs systèmes dans le tunnel nécessitaient une modernisation. C’est le cas de la ventilation. « Elle n’était plus adaptée au volume actuel de circulation et aux nouvelles normes de sécurité, dit M. Payer. Cette modification a un impact sur l’alimentation électrique du tunnel qui sera aussi modernisée. » L’éclairage sera mis à jour. Il sera remplacé par la technologie DEL, plus efficace et plus économe en énergie.

Au terme des travaux, le tunnel sera plus sécuritaire. On y retrouvera un système dynamique de gestion des voies pour camions et une détection automatique des véhicules hors gabarit. D’autres systèmes seront ajoutés afin de permettre d’améliorer les interventions dans des situations d’urgence, notamment un système centralisé de téléphonie d’urgence, ainsi qu’un système de détection automatique d’incidents muni de caméras, qui permettra de détecter des évènements susceptibles de mettre en danger les usagers de la route (ex. : véhicules arrêtés ou circulant à contresens, présence de piétons, fumée et congestion).

Un corridor de service réaménagé

Le corridor de service qui se trouve entre les deux tubes fera aussi l’objet d’importants travaux. «Les murs et sa voûte seront réparés, le plancher de béton sera remplacé, des aires de sécurité en cas d’évacuation (sas) seront aménagées et tous les systèmes de drainage et d’électricité seront remplacés, » dit le porte-parole.

Un projet écologique

Au chapitre de l’environnement, le RLF a entrepris plusieurs actions. Ainsi, lors du procédé d’hydrodémolition (qui consiste à utiliser un jet d’eau à haute pression pour retirer le béton endommagé), l’eau est réutilisée à 40 %. Les déchets de construction sont aussi valorisés à 90 % (soit un taux supérieur à l’objectif de départ fixé à 80 %). Ainsi, le béton retiré est concassé et utilisé en sous-couches routières, le bois est valorisé énergétiquement et les matières granulaires et les sols sont grandement réutilisés sur le site.

Les bureaux de projet ne sont pas en reste. On y recycle le papier, le plastique, le verre et les canettes. On composte les résidus de table et on récupère les cartouches d’encre que l’on donne à la Fondation Mira.

Enfin, le chantier n’est pas à l’abri de pépins. En effet, au début août dernier, des ouvriers ont découvert des moisissures dans le tunnel. Cet événement a forcé la mise à l’arrêt du chantier pendant deux semaines. Les travaux ont repris depuis et cela ne devrait pas affecter leur fin prévue pour 2026. ■


Ce qu’il faut savoir sur le tunnel.
La section tunnel du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine a une longueur de deux kilomètres. Elle est constituée de sept sections de béton précontraint immergées à 24 mètres sous la surface de l’eau. À cela s’ajoutent deux sections, coulées sur place, pour former les approches. Il est l’un des quatre liens routiers qui relient la Rive-Sud et l’île de Montréal, emprunté chaque jour par 120 000 véhicules dont 13 % de camions, ce qui en fait le pont le plus utilisé pour le transport de marchandises entre l’île et la Rive-Sud.

Un calendrier global échelonné sur six ans.
La signature du contrat avec Renouveau La Fontaine a eu lieu en juillet 2020. Les travaux dans le tunnel ont toutefois commencé en novembre 2022 avec la réfection structurale du tube en direction sud, qui sera achevée en 2024. Cette même année, on amorcera la réfection structurale du tube en direction nord. Cette phase se terminera fin 2025. Parallèlement, le regroupement reconstruit depuis 2022 la chaussée de l’autoroute 25 dans les deux directions. Si tout va comme prévu, les travaux se clôtureront en 2026 par un nouvel aménagement paysager.