S’inspirer de l’intelligence des autres
Regard sur 3 villes de France
Dossier : Les villes intelligentes / Les penser, les construire
Aux quatre coins du monde, des villes font le pari des nouvelles technologies pour optimiser leur manière de faire, notamment dans les domaines des transports et de la construction. Nous avons choisi un tour d’horizon français. Et retenu 3 villes bien différentes : Paris, Lyon, Dijon.
Par Florence Sara G. Ferraris
Paris : chef de file
Reconnue pour son dynamisme économique et ses multiples innovations, Paris s’est dotée en 2020 d’un ambitieux Plan stratégique pour la ville intelligente et durable qui vise à transformer la capitale française en ville intelligente d’ici 5 ans. Forte de ce document-phare, l’administration municipale d’Anne Hidalgo entend faire de la Ville lumière une ville plus résiliente, plus ouverte, plus connectée et plus ingénieuse. Selon le journaliste et consultant spécialisé en mobilité Francis Demoz, l’objectif est ainsi de la positionner comme chef de file à l’internationale dans le domaine.
Concrètement, cela se traduit notamment par une exploitation efficiente et efficace des potentiels des nouveaux outils numériques afin d’optimiser les manières de faire sur les chantiers et de faciliter le réaménagement de la ville. Cela passe aussi par une mise en commun des données – la ville pour tous, par tous – et par l’automatisation de certains procédés, comme ceux concernant les transports collectifs et l’éclairage de certaines parties de la ville. À terme, peut-on lire sur le site de l’Atelier parisien d’urbanisme, ces améliorations technologiques devraient permettre d’importantes économies, tant humaines qu’énergétiques.
Au cœur de ces transformations : le projet Grand Paris Express, l’un des plus grands réaménagements de transport d’Europe. Selon l’Insitut Léonard De Vinci, il mènera à l’ajout de quatre lignes de métro supplémentaires, 200 kilomètres de nouvelles lignes ferroviaires et 68 nouvelles gares, toutes reliées à un système de métro complètement automatique.
Lyon : la nature au cœur
Primée en 2013 et en 2014 à titre de « première ville intelligente française », Lyon est déjà bien positionnée en matière d’intégration des nouvelles technologies, que ce soit pour mieux comprendre les besoins de sa population, pour réduire son empreinte carbone ou pour faciliter le travail des équipes techniques sur son territoire. De fait, la capitale des Gaules, située dans le sud-est de la France, investit massivement depuis quelques années afin d’optimiser ses pratiques, multipliant du même coup les interventions sur son territoire, indique-t-on sur L’Usine digitale, un média français axé sur les transformations numériques.
L’objectif ? Miser sur le développement durable et sur les technologies de pointe pour favoriser la croissance économique, tout en luttant contre les changements climatiques. La stratégie de la Ville englobe quatre domaines d’application qui se posent en conditions de l’innovation : les nouvelles mobilités, les services numériques, l’énergie et les réseaux électriques intelligents, les fameux « smart grids ».
En misant sur des projets d’envergure, la Ville tente ainsi de faciliter le mieux vivre ensemble en milieu urbain, notamment en réduisant la quantité de béton et en investissant d’importantes sommes dans les projets de verdissement.
Dijon : l’intelligence citoyenne
À l’instar des citoyens d’autres villes intelligentes, les Dijonnais sont au cœur des changements qui s’opèrent dans leur ville depuis quelques années. Couplée aux nouvelles technologies de communication, cette intelligence collective se traduit notamment par une mise en commun des données et par une collaboration terrain, souligne-t-on sur le portail officiel de la région métropolitaine de Dijon.
En gros : les citoyens sont invités à participer à la création et au maintien de leur milieu de vie. Par exemple, si un Dijonnais est témoin d’un accident de la route, il peut avertir directement les services d’urgence via son téléphone intelligent. Cette simple manœuvre a ensuite un impact sur les panneaux de circulation disposés dans la ville, afin que la population générale soit elle aussi avertie de la situation et puisse adapter ses trajets en conséquence.
Plus largement, la Ville a pour ambition d’utiliser ces informations collectées directement à la source pour optimiser la planification et la gestion de l’espace public, que ce soit en facilitant la coordination des travaux de voirie, en améliorant la fluidité des feux de circulation ou en automatisant l’éclairage urbain. ■