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Transformation numérique

Les 7 péchés opérationnels qui freinent la productivité de vos équipes sur le chantier

Chronique innovation / Conseils d'expert

La productivité en construction vacille autour du 1 % depuis deux décennies (1), nettement en deçà de la moyenne de l’économie globale (2,8 %). Face à ce défi, la transformation numérique vient en appui et accélère l’optimisation des contrôles du projet pour réduire les coûts opérationnels et stimuler la productivité.  Des études récentes indiquent qu’entre 30 % et 60 % (2) des heures d’une journée de travail sur un chantier peuvent être classées dans la catégorie des activités « non productives ». Au Québec, on n’échappe pas à cette tendance de productivité à la baisse.

Par Boris Germanov*

Une emphase sur les processus, une saine gestion du temps et des capacités opérationnelles, augmentées par les technologies numériques, permettront d’atténuer les impacts de la contre-performance. Voici quelques pièges à éviter qui freinent la productivité des opérations sur vos chantiers.

Les 7 péchés opérationnels

  • Collaboration inefficace. — En moyenne, 52 % des reprises des ouvrages initiaux seraient causées par une communication déficiente (1) sur les chantiers de construction. Trop d’entreprises perdent un temps précieux sur des doubles et triples manipulations d’informations en provenance du chantier, augmentant le risque potentiel d’erreurs. Des systèmes favorisant une collaboration efficace et une documentation centralisée permettront aux bonnes informations d’être transmises facilement aux bonnes personnes, au bon moment.
  • Vérité(s) discordante(s). — Les entreprises accumulent une multitude de systèmes non intégrés pour gérer leurs opérations. Cependant, c’est lorsque vient le temps de prendre une décision, en vue d’étayer un litige par exemple, que ça nous saute aux yeux; les systèmes disparates sont inaptes à fournir une seule version de la vérité. Les systèmes opérationnels de contrôles de projet qui peuvent être flexibles et centralisés favorisent une plus grande collaboration. Autour d’une même réalité, d’un même ensemble de faits et de métriques (standardisés), on travaille plus efficacement.
  • Coûts et échéanciers déconnectés. — Lorsque l’échéancier et le suivi des coûts travaillent en vase clos, il est extrêmement difficile, voire même impossible d’évaluer les effets opérationnels des changements rencontrés en cours de projet. Cela rend les processus incomplets et déficients, et augmente le risque d’erreurs dues aux échanges d’information physiques, verbaux ou écrits, entre départements. Pour évaluer par exemple l’impact potentiel d’un ordre de modification sur le calendrier global du projet, le planificateur a souvent besoin d’un contexte supplémentaire et de documents connexes : les outils infonuagiques améliorent grandement l’efficacité de ces processus.
  • Standardisation et individualisme. — Travailler isolément, par département, avec des données non standardisées rend difficile la découverte de problématiques et l’identification d’éléments à incorporer ou à proscrire pour une gestion efficace des opérations. La méthode au cas par cas complique les corrections de cap rapides au sein d’un projet. L’exploitation efficace de vos données nécessite des formats standardisés pour permettre une collaboration optimale entre vos équipes et vos systèmes.
  • Systèmes inadaptés. — Des outils simples et prêts à l’emploi sont bons pour un démarrage rapide, mais ils ne vous aideront pas à vous développer dans le long terme. Vous ne pouvez augmenter votre maturité numérique sans miser sur des systèmes opérationnels, intégrables, intuitifs et facilement configurables.
  • Décider dans le noir. — Un projet comporte des milliers de points de décision. Plus vos données sont précises, meilleures seront vos décisions. La collecte et le traitement des données s’avèrent trop souvent un processus complexe, exacerbé par la présence d’un trop grand nombre de systèmes. Des outils de visualisation de données en temps réel, qui rendent compte d’une même vérité, appuyés par des métriques de productivité standardisés, permettront au décideur connecté de bien diriger son navire.
  • Gestion inefficace du changement. — Il est tout aussi important de comprendre les causes du changement que de gérer ses répercussions sur les coûts et l’échéancier. Les systèmes ERP ou les systèmes comptables enregistrent les impacts sur les opérations sans fournir un contexte des processus qui ont conduit au changement. Les plateformes de gestion opérationnelle permettront d’aller à la source du problème et d’optimiser vos ressources en conséquence. ■

(1) Collectif (2017), Reinventing construction: A route to higher productivity, Mckinsey Global Institute and Mckinsey’s Capital Projects & Infrastructure Practice. États-Unis.
(2) Collectif (2018), Construction Disconnected / Industry Report, FMI (Management Consulting). États-Unis.

* Boris Germanov est vice-président, Développement stratégique, Partenaire, chez CIVALGO