MAGAZINE CONSTAS

Le secteur génie civil et voirie de l’industrie de la construction

Les entrepreneurs : une présence active et concrète

Dossier Constas / LA FORCE ENTREPRENEURIALE DU QUÉBEC 2020

Le génie civil et voirie au Québec, c’est 2 558 entrepreneurs généraux et spécialisés construisant tantôt des ponts et des routes, tantôt des réseaux municipaux et des complexes hydroélectriques.

De tout temps, le secteur génie civil et voirie a été un maillon important de l’industrie de la construction ainsi qu’un des principaux moteurs de l’économie québécoise. Surtout lorsqu’il y a ralentissement. Regard sur un secteur structurant.

Par Marie Gagnon

Pierre Tremblay

Le secteur génie civil et voirie est sans contredit un secteur névralgique de l’économie québécoise. Selon les données de la Commission de la construction du Québec (CCQ), il représentait, en 2019, plus de 15,9 milliards de dollars de dépenses en immobilisations. Soit 30% des investissements en construction du Québec, qui se chiffraient alors à 53,2 milliards $.

Au Québec, le génie civil et voirie, c’est aussi 2 558 entrepreneurs généraux et spécialisés construisant tantôt des ponts et des routes, tantôt des réseaux municipaux et des complexes hydroélectriques. Bien qu’ils soient présents à l’échelle de la province, ils restent toutefois concentrés dans les grands centres urbains. On ne recense ainsi pas moins de 187 employeurs sur l’Île de Montréal, 508 dans Laval-Laurentides-Lanaudière, 467 dans la région de Québec et 441 en Montérégie.

Toujours en 2019, ces employeurs ont fourni de l’ouvrage à 41545 salariés de la construction, portant les heures travaillées du secteur à 34,9 millions, soit une hausse de 6,9% par rapport à l’année précédente. Même si le secteur affiche un nombre moyen de 9,9 salariés par employeur, plus de la moitié d’entre eux ne comptent que 3 salariés ou moins. La CCQ dénombre notamment 757 entrepreneurs indépendants mais seulement une entreprise de plus de 500 salariés.

Parmi les employeurs qui réalisent la totalité de leurs heures dans le seul secteur du génie civil et voirie, six ont dépassé la barre des 500 000 heures. Il s’agit d’Hydro-Québec Équipement (757 366); d’Eurovia Construction (762 036); Transelec/Common (837 561); de KPH Turcot (854 430); de NouvLR (881 977) et de Signature sur le Saint-Laurent (1 164 959).



Une demande tous azimuts

Directeur du service science, technologie et innovation de l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), Pierre Tremblay estime qu’environ 90 % de la demande pour les produits et services de génie civil et voirie vient du secteur public, soit des municipalités, du ministère des Transports, d’Hydro-Québec ou d’Infrastructure Canada, pour ne nommer que ceux-là.

« Les entrepreneurs du secteur sont aussi présents dans le secteur industriel, où ils réalisent des travaux d’égout et d’aqueduc pour des usines, par exemple, signale-t-il. Ils travaillent également pour des promoteurs privés à construire l’infrastructure municipale de nouveaux quartiers résidentiels ou de petites centrales hydroélectriques. »

À ces donneurs d’ouvrage, les entrepreneurs en génie civil et voirie offrent divers services. Comme la construction de chaussées, le forage de puits artésiens ou la pose et le planage d’enrobés bitumineux. On les voit également dans l’installation, le branchement et le déplacement d’utilités publiques, mais aussi dans la construction et la réhabilitation de structures routières. Ils effectuent également des travaux de dragage en milieu aquatique et d’infrastructures ferroviaires et pétrolières.



Bien que la plupart des entrepreneurs réalisent des travaux dans ces deux secteurs, public et industriel, certains concentrent leurs activités dans certaines spécialités, comme les travaux routiers, les infrastructures maritimes ou les lignes de transport et les postes de transformation. Il est cependant plutôt rare qu’un entrepreneur se cantonne dans un seul domaine d’activité.

Un avenir prometteur

Peu importe le domaine de spécialisation, le secteur du génie civil et voirie a de belles années devant lui. D’abord parce que le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2020-2030 prévoit des investissements de 2,3 milliards $ en infrastructures publiques pour 2020. Et pas moins de 26 milliards$ d’ici 2030.

Ensuite parce que Québec a fait connaître son intention de devancer certains projets prévus au PQI afin de relancer au plus vite l’économie, mise à mal par la pandémie de Covid-19.

 

Parmi les employeurs qui réalisent la totalité de leurs heures dans le seul secteur du génie civil et voirie, six ont dépassé la barre des 500 000 heures.

Ainsi le gouvernement consentira-t-il 2,9 milliards $ de plus au cours de l’année 2020-2021, dont 370 millions $ au seul réseau routier. Ainsi sera démontré une fois de plus le rôle structurant du secteur génie civil et voirie sur l’économie du Québec. ■


Les quatre catégories d’entrepreneurs du secteur génie civil et voirie *

Entrepreneur en routes et canalisation
Entrepreneur en structures d’ouvrages de génie civil
Entrepreneur en ouvrages de génie civil immergés
Entrepreneur en télécommunication, transport, transformation et distribution d’énergie électrique

** Source : Régie du bâtiment du Québec