L’amélioration de la route 389

La 389, seule route provinciale québécoise à se rendre plus haut que le 51e parallèle, s’étend sur 570 km.

La mise en valeur du potentiel économique considérable du territoire québécois au-delà du 49e parallèle, un potentiel encore sous-exploité, passe par de meilleures infrastructures routières. Un accès plus facile aux ressources et au territoire signifiera une réduction du temps de parcours et, pour les entreprises, des coûts d’exploitation, sans parler de l’amélioration de la sécurité et du confort qui s’ensuivra. La route 389, stratégique pour le Plan Nord, en est un exemple parfait.

Par Jean Brindamour

«Le gouvernement du Québec investira 468 M$ dans la route 389 au cours des prochaines années, afin de réaliser un programme de réfection en cinq volets, signale Robert Sauvé, le PDG de la Société du Plan Nord (SPN). La route de la Baie-James, qui relie Radisson à Matagami sur près de 620 kilomètres, fait également l’objet de travaux de réfection majeurs. Une contribution conjointe Canada-Québec permettra d’investir 265 M$ sur cette dernière d’ici 2021. Le prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord est un autre projet routier majeur sur le territoire, dont le financement est assuré par la SPN. Tous ces projets d’infrastructures routières doivent s’intégrer avec les différents modes de transport, qui permettent d’assurer l’accès aux communautés du territoire du Plan Nord et la mise en valeur du potentiel économique du territoire. C’est aussi le cas avec la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, qui permet d’accueillir des wagons à ses infrastructures multiusagers de Sept-Îles, et l’expédition de minerai via le Port de Sept-Îles. »

«Le gouvernement du Québec investira 468 M$ dans la route 389 au cours des prochaines années, afin de réaliser un programme de réfection en cinq volets, signale Robert Sauvé, le PDG de la Société du Plan Nord (SPN). La route de la Baie-James, qui relie Radisson à Matagami sur près de 620 kilomètres, fait également l’objet de travaux de réfection majeurs. Une contribution conjointe Canada-Québec permettra d’investir 265 M$ sur cette route d’ici 2021. Le prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord est un autre projet routier majeur sur le territoire, dont le financement est assuré par la SPN.» ‒ Robert Sauvé, PDG de la Société du Plan Nord

La route 389

La route 389 part de la 138 au niveau de Baie-Comeau jusqu’à Fermont, au-delà du 52e parallèle, et de là, 4 km vers l’est, jusqu’à la frontière de Terre-Neuve-et-Labrador où elle devient la Route 500 (Trans-Labrador Highway). L’unique lien routier vers Terre-Neuve-et-Labrador (en attendant que la route 138 soit complétée entre Kegaska et Vieux-Fort) et la seule route provinciale québécoise à se rendre plus haut que le 51e parallèle, elle s’étend sur 570 km. Son caractère sinueux et son profil accidenté – d’où découle l’urgence de l’améliorer – s’explique par le fait qu’elle fut construite par étapes et par différents intervenants. C’est pourquoi, dans le cadre du Plan Nord, le Programme d’amélioration de la route 389, entre Baie-Comeau et Fermont a été mis en place. Des travaux ont été réalisés en 2015, 2016 et 2017, d’autres le seront en 2018.

Le programme, comme l’a noté Robert Sauvé, est divisé en cinq volets. Voici le résumé qu’on peut trouver sur le site Web du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET) :

• Projet A : Conception et construction de nouveaux tracés et réfection de la route actuelle de Fire Lake à Fermont (entre les kilomètres 478 et 566).
• Projet B : Conception et construction d’un nouveau tracé à Baie-Comeau (entre les kilomètres 0 et 4) et amélioration de la route actuelle (entre les kilomètres 4 et 22).
• Projet C : Nouveau tracé (entre les kilomètres 240 et 254).
• Projet D : Conception et construction pour l’amélioration de courbes prononcées (entre les kilomètres 23 et 110).
• Projet E : Conception et construction pour l’amélioration de courbes prononcées (entre les kilomètres 111 et 212).

On constatera, par ce résumé, à quel point cette route avait besoin d’être corrigée et, par secteur, redessinée, en particulier à cause de nombreuses courbes trop prononcées. Ce facteur, auquel s’ajoutent le climat rigoureux, les points de service éloignés les uns des autres, l’état général de la route, justifiait amplement la création d’un Comité de sécurité de la route 389 en 1998 afin de mettre en place des programmes de sensibilisation, de formation et de prévention, ainsi que des campagnes d’information publique. Il est composé notamment du MTMDET, de la Société de l’assurance automobile, du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord, de la Sûreté du Québec, ainsi que d’entreprises utilisatrices de la route 389 comme Produits forestiers Résolu, Hydro-Québec ou ArcelorMittal. On conseille aux usagers une lampe de poche, une trousse de premiers soins, de la nourriture non périssable, des allumettes, des chandelles, des couvertures chaudes, des outils de toutes sortes, et même, en hiver, de l’alcool méthylique pour éviter que l’essence gèle. Évidemment, on suggère de ne pas se fier à son cellulaire, considérant qu’il ne fonctionnera pas sur une grande partie du parcours entre Baie-Comeau et Fermont.

Travaux à venir

Les travaux de déboisement, de l’emprise projetée de la route, ont débuté à l’hiver 2018 entre les kilomètres 240 et 254 (projet C). L’appel d’offres public pour l’attribution de ce contrat a été publié le 21 novembre 2017, tandis que les travaux de reconstruction de la route selon un nouveau tracé débuteront en cours d’année si les autorisations requises sont obtenues.

Des travaux sont prévus au kilomètre 42 (projet D), entre Manic-2 et le nord de Manic-3, afin d’effectuer des corrections de courbes. L’appel d’offres public est en cours et les travaux de construction pourront débuter à la fin de l’été 2018.

L’un des principaux enjeux du Plan Nord est l’accessibilité, et celle-ci dépend en premier lieu de la qualité des routes, et en particulier d’une route aussi stratégique que la route 389. Le défi du Plan Nord en est d’abord un d’infrastructures. •