MAGAZINE CONSTAS

Bénéfices et performance

Hydro-Québec mise sur une productivité accrue

Dans son Plan stratégique 2016-2020, Hydro-Québec pose les jalons qui lui permettront de doubler ses revenus d’ici quinze ans. Parmi les avenues de croissance mises de l’avant dans ce plan quinquennal, figure l’actualisation de ses pratiques en matière d’acquisition de biens et services. Une mise à niveau qui touchera particulièrement les entrepreneurs intéressés à faire affaire avec le plus important fournisseur d’électricité du Québec, le tout orchestré dans une optique de création de valeur.

Par Marie Gagnon

Des revenus de 27 milliards de dollars et un bénéfice net de 5,2 milliards : ce sont les ambitieuses cibles de croissance que s’est fixées Hydro-Québec pour 2030. Pour les atteindre tout en limitant ses hausses tarifaires au rythme de l’inflation, la société d’État table entre autres sur des gains d’efficience et une productivité accrue, tant dans ses rangs que de la part de ses fournisseurs de biens et services.

Le Plan stratégique 2016 – 2020 d’Hydro-Québec prévoit l’établissement de relations d’affaires durables avec les fournisseurs, dans une perspective de réduction des coûts et d’amélioration de la performance et de la technologie.

De nouvelles orientations qui se reflètent par ailleurs dans sa planification stratégique de 2016 à 2020. Intitulé Voir grand avec notre énergie propre, ce plan place les clients au cœur des priorités et ouvre de nouvelles perspectives de croissance à l’entreprise, notamment par l’entremise d’acquisitions ou de prises de participation. Il prévoit par ailleurs des investissements de 18,1 milliards d’ici 2020, dont une contribution de 4,3 milliards au Plan Nord.

Projet de raccordement de la Romaine : aire d’entreposage à Sept-Îles. . © Photo Hydro-Québec
UNE CONDUITE CODIFIÉE
Dans son Code de conduite des fournisseurs, Hydro-Québec énonce ses attentes à l’égard des fournisseurs avec lesquels elle entretient des relations d’affaires et de leurs sous-traitants. Il fait partie intégrante des documents contractuels et l’éthique en est la pierre angulaire. Il vise à préserver la confiance du public quant à l’intégrité d’Hydro-Québec et de ses activités. En voici les cinq règles : 1) Agir avec intégrité; 2) Agir avec loyauté et diligence; 3) Respecter les personnes et le milieu; 4) Protéger l’information confidentielle; 5) Traiter avec professionnalisme et courtoisie clients, employés et partenaires.

Une nouvelle vision

« Ce nouveau plan comporte quatre objectifs, dont celui de poser les bases nécessaires pour doubler nos revenus d’ici quinze ans et dégager une plus grande marge bénéficiaire, souligne Nancy Guénette, chef Approvisionnement – Travaux et services pour Hydro-Québec Équipements et services partagés (HQES). Pour y arriver, Hydro-Québec mise entre autres sur l’amélioration de la productivité. Plus précisément, relativement aux liens d’affaires avec les fournisseurs, nous ajusterons nos pratiques en matière d’acquisition pour favoriser la création de valeur. »

Autrement dit, le chef de file de l’hydroélectricité au Québec s’apprête à revoir ses règles en matière d’acquisition de biens et services afin d’optimiser chacun de ses marchés contractuels. D’une part, en généralisant de meilleures pratiques d’approvisionnement et, d’autre part, en révisant ses spécifications de biens et services, le tout, dans l’optique d’obtenir le bon niveau de performance au meilleur prix.

Hydro-Québec s’apprête à revoir ses règles en matière d’acquisition de biens et services afin d’optimiser chacun de ses marchés contractuels. D’une part, en généralisant de meilleures pratiques d’approvisionnement et, d’autre part, en révisant ses spécifications de biens et services, le tout, dans l’optique d’obtenir le bon niveau de performance au meilleur prix.

« Ces nouvelles pratiques s’appuieront sur des principes de base comme le juste prix, la qualité et la rétroaction, note Nancy Guénette. On souhaite ainsi accueillir les idées des fournisseurs, échanger sur le partage de risques et améliorer nos façons de faire diminuer les coûts. En 2015, les achats représentaient 2,8G$. Il y a sûrement des économies à faire en ajustant nos pratiques d’acquisitions. Nous avons d’ailleurs des objectifs d’économies corporatifs plus ambitieux d’année en année, et la contribution de tous est souhaitée. »

Nancy Guénette évoque par ailleurs l’adoption de stratégies particulières dans les appels de propositions. « Par exemple dans le cas de Romaine, on veut amener l’entrepreneur à aller plus loin, à nous dire comment il va s’y prendre pour réaliser son mandat, à décrire sa stratégie d’exécution et son plan de main-d’œuvre, indique la gestionnaire. Une proposition bien préparée et bien ficelée offre à l’entrepreneur ainsi qu’au donneur d’ouvrage, un contrat et des prix rigoureusement enchâssés dans un cadre de référence pour mieux gérer les risques et les imprévus. On cherchera l’offre la plus avantageuse compte tenu de nos standards. »
Dernier moyen d’action et non le moindre, le Plan stratégique 2016–2020 d’Hydro-Québec prévoit par ailleurs l’établissement de relations d’affaires durables avec les fournisseurs, dans une perspective de réduction des coûts et d’amélioration de la performance et de la technologie.

Des règles établies

Toutefois, si une nouvelle culture d’entreprise est en voie d’émerger au sein de la société d’État, elle ne balaiera pas pour autant les règles qui prévalaient jusqu’ici en matière d’acquisition de biens et services. À commencer par le respect de son Code de conduite des fournisseurs, qui met en effet l’accent sur l’intégrité, l’honnêteté et le professionnalisme de ses contractants.

« Lors du dépôt de sa soumission, l’entrepreneur doit démontrer qu’il dispose les ressources, l’expérience et l’équipement nécessaires pour réaliser les travaux, signale Nancy Guénette. Il doit recommencer l’exercice à chaque nouvel appel de propositions, parce que sa situation peut avoir évolué entre-temps. Par exemple, il peut posséder un certain nombre d’engins en début d’année et, six mois plus tard, en avoir vendu la moitié. »

Elle ajoute que la société d’État prend très au sérieux la santé et la sécurité sur ses chantiers. Les comportements fautifs, qui risquent de mettre en péril l’intégrité physique du public, des travailleurs ou des équipements d’Hydro-Québec, peuvent être lourdement sanctionnés. « Quand on note des comportements non souhaitables, on commence par un plan de redressement, dit-elle. Si la situation ne se corrige pas, l’entrepreneur est mis en défaut. Ça peut se traduire par un accès limité aux contrats d’Hydro-Québec et même aller jusqu’à la résiliation de contrat. C’est déjà arrivé.»•