MAGAZINE CONSTAS

État des lieux dans la ville électrique

Entretien avec Steve Lussier, maire de Sherbrooke

« Nous sommes vraiment en processus d’imaginer, d’améliorer notre ville, tout particulièrement notre centre-ville, et ce, grâce à trois grands projets : celui des Grandes-Fourches Nord, du Quartier Well Sud et de la rue Galt Ouest. » – Steve Lussier

Steve Lussier est maire de Sherbrooke depuis le 5 novembre 2017. Candidat indépendant venu du secteur privé, il a battu, à la surprise générale, le maire sortant, en poste depuis huit ans, Bernard Sévigny. Constas l’a rencontré pour parler des projets de sa ville, présents et futurs.

Par Jean Brindamour

Q. Parmi vos principaux engagements, il y avait celui d’une injection de 16 à 20 millions de dollars pour remettre en « bonne condition le réseau routier ». Pouvez-vous nous faire un résumé succinct de ce qui s’est fait depuis votre élection et de ce qui se fera dans les prochaines années ?

R. En 2018, nous avons consenti d’importants investissements pour l’amélioration et le maintien du réseau routier sherbrookois. En effet, Sherbrooke a investi 13,3M$, planifiés à partir des budgets d’immobilisations auxquels se sont ajoutés des budgets de l’ordre de 2,1 M$ en budgets de fonctionnement. En 2019, on parle d’un montant de l’ordre de 15 M$ à partir des budgets d’immobilisations avec les mêmes montants en budgets d’exploitation (2,1 M$). Selon le Programme triennal d’immobilisations (PTI), pour 2020 et 2021, on prévoit ajouter un million de dollars annuellement en budget d’immobilisations, donc 16 M$, auxquels on peut ajouter les budgets d’exploitation, qui devraient être du même ordre de grandeur que cette année (2,1 M$).

Q. Le gouvernement provincial a-t-il contribué ?

R. Le gouvernement provincial a en effet contribué, à travers divers programmes de subvention : PIQM 2017, 2018, PRIMEAU, TECQ-4. Ces contributions viennent s’ajouter à nos budgets d’immobilisations, afin d’atteindre les investissements souhaités.



Q. Et qu’en est-il de l’amélioration de l’offre de transport en commun et du virage électrique à la Société de transport de Sherbrooke (STS), qui devrait s’amorcer en 2020. Pouvez-vous nous en dire plus ?

R. Grâce à des investissements consentis à la Société de transport de Sherbrooke, l’offre de transport en commun a été améliorée de 10 % en régie. Quant au virage électrique, une étude sera lancée sous peu pour évaluer les changements requis sur le plan des infrastructures et sur celui de l’impact sur les opérations. On envisage de faire l’achat des premiers véhicules électriques urbains vers 2023.

Q. Le cas de Sherbrooke est particulièrement intéressant du fait de son réseau électrique. Quel est le statut d’Hydro- Sherbrooke ? Est-ce comparable à une Société d’État? Est-ce que ça génère des profits pour la Ville ? En 2007, un nouveau plan d’investissement de 34,7 millions de dollars d’ici 2020 a été proposé afin de préserver et d’assurer la pérennité et la fiabilité de ces centrales. Est-ce que les centrales d’Hydro-Sherbrooke au moment où l’on se parle sont dans un état satisfaisant ?

R. Hydro-Sherbrooke n’est pas une société d’État, mais bien un service de la Ville de Sherbrooke. Hydro-Sherbrooke est donc soumis aux règles de la Loi des cités et villes. Présentement, ce service génère des profits pour la Ville. Il faut toutefois prendre en considération qu’historiquement, les citoyens ont eu des périodes d’investissement qui faisaient en sorte que ces profits étaient inexistants. Pour ce qui est des centrales, la situation a été grandement améliorée justement grâce à la mise en œuvre de ce plan d’investissement.

« J’ai bâti ma campagne électorale autour du slogan « Imaginons Sherbrooke ». En ce moment, nous sommes vraiment en processus d’imaginer, d’améliorer notre ville, tout particulièrement notre centre-ville, et ce, grâce à trois grands projets : celui des Grandes-Fourches Nord, du Quartier Well Sud et de la rue Galt Ouest. »

Q. En plus de trois postes majeurs d’achat d’énergie, soit Saint-François, Orford et Galt, un quatrième poste à 120-25 kV s’est ajouté dans le secteur Rock Forest–Saint-Élie–Deauville. Est-ce que ce poste a été complété dans les délais? A-t-il été entièrement financé par Hydro-Sherbrooke ?

R. Effectivement, le projet a été réalisé dans les délais ainsi que sous le budget estimé. Le projet est financé par la Ville, mais la dette du réseau d’électricité est dans un poste budgétaire séparé du reste de la Ville.

Q. En termes d’infrastructures, y a-t-il des projets dont vous aimeriez nous faire part ?

R. J’ai bâti ma campagne électorale autour du slogan «Imaginons Sherbrooke ». En ce moment, nous sommes vraiment en processus d’imaginer, d’améliorer notre ville, tout particulièrement notre centre-ville, et ce, grâce à trois grands projets : celui des Grandes-Fourches Nord, du Quartier Well Sud et de la rue Galt Ouest.



Q. Pouvez-vous élaborer sur le projet Grandes-Fourches Nord ?

R. La Ville de Sherbrooke profitera de la reconstruction requise de son pont des Grandes-Fourches pour revitaliser en profondeur ce secteur de son centre-ville. Le projet dans son ensemble nécessitera un investissement estimé à
36,6 M$, dont 26 M$ proviennent d’une subvention octroyée par le ministère des Transports.

Q. Et qu’en est-il du projet du Quartier Well Sud ?

R. Le Quartier Well Sud, un projet axé sur le développement de l’entrepreneuriat et sur l’innovation, verra émerger des lieux propices à la mise en place de nouvelles entreprises. Il s’y concrétisera notamment le Quartier général, un point de rencontre où convergeront les différents intervenants pour établir leurs objectifs, ainsi que leurs stratégies et leurs tactiques entrepreneuriales. La Ville de Sherbrooke prévoit investir environ 25 M$ dans ce projet qui devrait voir le jour en 2021.

Q. Et finalement dites-nous quelques mots sur le projet de travaux sur la rue Galt Ouest ?

R. La Ville de Sherbrooke entreprendra cette année des travaux majeurs sur un tronçon de la rue Galt Ouest où l’on procédera à une reconstruction complète. Ces travaux nécessiteront la démolition de plusieurs immeubles. Puisqu’il s’agit de bâtiments en très mauvais état et qui sont pour plusieurs inoccupés, un projet de logements accessibles et abordables est en cours pour les remplacer.

Q. En terminant, pouvez-vous nous dire comment vous envisagez votre rôle de maire de Sherbrooke, ainsi que la nature du leadership de la ville que vous dirigez dans la vie économique de l’Estrie ?

R. Je prends très à cœur mon rôle de maire et j’y consacre un très grand nombre d’heures ! J’aime être informé de tout ce qui se passe dans Sherbrooke et pour cette raison, j’aime avoir un contact direct avec les citoyens.

En tant que plus grande ville de l’Estrie, je crois que Sherbrooke doit jouer un rôle rassembleur avec les autres municipalités estriennes, afin de dynamiser l’économie de la région. Les partenariats et les échanges de bons procédés sont des moyens d’y parvenir. Les villes de notre région ne doivent pas se voir comme des compétitrices, mais plutôt comme des compléments. Depuis mon entrée en poste, mon objectif est toujours le même : faire de Sherbrooke la ville la plus prospère du Québec ! •