La Chasse aux risques: l’initiative de sécurité d’EBC récompensée
EBC, gagnante du prix Défi prévention santé-sécurité du travail
Les 80 ans de l’ACRGTQ Un héritage en construction
EBC se distingue grâce à son programme novateur pour éliminer les sources de danger sur les chantiers de construction. L’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) lui a décerné le prix Défi prévention santé-sécurité du travail 2024.
par Justine Aubry
L’ACRGTQ décerne chaque année cette récompense à un chantier où des dangers d’accidents graves sont présents et pour lequel des mesures de contrôle de sécurité performantes ont été appliquées en amont. Intitulée la Chasse aux risques, l’initiative lancée l’année dernière par EBC mise sur l’identification à la source des risques en santé-sécurité sur les chantiers de construction de l’entreprise à travers le Québec.
Une responsabilité partagée
Les gestionnaires ainsi que les travailleurs et travailleuses y participent. «Les ingénieurs de chantier, l’agent en santé-sécurité, la direction d’EBC, le surintendant, le personnel de supervision, tous participent à la Chasse aux risques sur les différents projets de construction d’EBC en cours. Cette collaboration permet de vraiment diminuer les risques. Tout le monde garde l’œil ouvert», indique Jonathan Cloutier, ingénieur, gérant de projet civil et mines chez EBC.
Des objectifs de sécurité différents sont analysés par chaque personne afin de s’assurer que tous les dangers sont pris en compte. Les membres des équipes d’EBC doivent effectuer minimalement une visite de chantier en santé-sécurité par semaine. L’agent en santé‑sécurité, quant à lui, se déplace quotidiennement. Au moyen d’une application dédiée aux inspections de chantier, un logiciel de santé‑sécurité au travail appelé CONFORMiT, ces derniers peuvent confirmer une fois sur place la conformité des différentes divisions d’un chantier, en cochant sur une liste les éléments de sécurité à vérifier selon la surveillance effectuée.
Les correctifs au bout des doigts
«Les catégories sont divisées par types de risques dans l’application. Si une non-conformité ou une déficience survient, on l’indique directement dans le logiciel. On peut prendre une photo à l’appui et, si c’est possible, gérer le problème immédiatement. On a aussi la possibilité d’ajouter une photo de la situation corrigée. Si ça ne peut pas être réglé sur place, le risque détecté sera géré ultérieurement selon un échéancier prédéfini», explique l’ingénieur.
Les petits événements qui surviennent parfois sur les chantiers, qui peuvent se transformer en problèmes plus graves, sont également compilés dans le logiciel afin d’assurer un niveau optimal de sécurité. En détectant les anomalies en amont, les méthodes et les procédures déficientes sur les chantiers de construction peuvent être revues plus rapidement, croit Jonathan Cloutier. «L’application non seulement vient renforcer notre vigilance, mais elle nous permet aussi de nous questionner régulièrement sur nos manières de travailler et de trouver des façons de toujours nous améliorer. Le but est de diminuer notre tolérance aux risques et d’être plus réactifs face aux déficiences relevées.»
En participant à l’initiative, nous avons trouvé et géré le nombre le plus élevé de risques sur le chantier du pont Jacques-Bizard.
– Jonathan Cloutier
Des mesures de prévention efficaces sur le pont Jacques-Bizard
Cette «chasse» préventive a notamment permis une élimination effective des risques lors de la construction (toujours en cours) du pont Jacques-Bizard, ce qui a valu à l’équipe d’EBC le prix remis par l’ACRGTQ. «En participant à l’initiative, nous avons trouvé et géré le nombre le plus élevé de risques sur le chantier du pont Jacques-Bizard. Étant donné que nous avons participé de manière importante et continue à la Chasse aux risques, EBC a soumis notre candidature à l’ACRGTQ dans le cadre du concours. L’utilisation du programme sur ce projet, qui comportait énormément de risques, a permis de démontrer son efficacité», précise Jonathan Cloutier.
La Chasse aux risques a été déployée sur ce chantier d’envergure dont la fin est prévue à l’automne 2024. La construction du nouveau pont Jacques-Bizard vise à remplacer le pont actuel, en plus d’optimiser les déplacements des cyclistes et des piétons.
Ce projet de substitution, qui se déroule en période hivernale comme estivale, comprend de nombreuses interventions, dont des travaux en espaces clos, en hauteur, sur l’eau, sous l’eau, de levage ou encore d’excavation. Cet amalgame d’opérations diverses augmente les possibilités qu’un accident survienne et requiert donc une vigilance accrue pour ce qui est de l’identification des risques. «Notre initiative est efficace et se démarque en tant que stratégie de prévention. Elle utilise des métriques mesurables qui augmentent la précision. En utilisant la Chasse aux risques et l’application, nos métriques de risques ont été divisées par quatre. Aucun incident n’a été enregistré sur le chantier du pont Jacques-Bizard», se réjouit l’ingénieur.
Les résultats obtenus dans le contexte du projet démontrent donc que l’initiative lancée par EBC porte ses fruits. La Chasse aux risques a permis non seulement de prévoir et de contrôler de potentiels dangers sur ce chantier complexe, mais aussi sur de nombreux autres projets de construction de l’entreprise, selon Jonathan Cloutier. Ce dernier croit aussi que le volet collaboratif de l’initiative, qui permet à tous les «chasseurs» de mettre la main à la pâte, a réellement contribué à son succès. «Au moment où la Chasse aux risques a été lancée, nous avions des objectifs en matière de santé-sécurité à remplir pour nos environnements de travail. L’année dernière a été de loin notre meilleure année en matière de santé-sécurité, et nous avons dépassé nos objectifs. Du jamais vu!» ■