F1 Infrastructures
Les monoplaces tracent la route
L’entrée en piste d’une nouvelle monoplace encore plus performante oblige parfois les promoteurs de Formule 1 à adapter leurs circuits en fonction d’exigences émises par la Fédération internationale de l’automobile. C’est entre autres le cas du circuit Gilles-Villeneuve, à Montréal.
Par Marie Gagnon
On se souvient qu’en juin 2016, un différend opposant l’ex-grand patron de la Formule 1, Bernie Ecclestone, et le Groupe de course Octane, promoteur du Grand Prix du Canada, avait mis en péril la tenue de l’événement en 2017. La Fédération internationale de l’automobile (FIA) remettait en cause la pérennité de la course montréalaise, disant que le promoteur de la course et la Ville ne respectaient pas les conditions de l’entente conclue en 2014. Cette entente prévoyait des investissements de 32,6 millions de dollars, d’ici 2017, pour moderniser les garages, la tour de contrôle et l’hôpital de piste du circuit.
Ce premier plan fonctionnel et technique a toutefois été révisé à la hausse en 2015, pour atteindre les 48 millions de dollars, indique la Ville de Montréal dans un communiqué de presse publié l’automne dernier. Finalement, le Grand Prix du Canada aura eu lieu comme prévu, ce 11 juin, mais les travaux d’infrastructures ne débuteront qu’en 2018. Les nouveaux paddocks doivent être livrés à temps pour l’édition 2019 du Grand Prix. La conception des nouvelles installations a été confiée à la firme d’architecture FABG.
Sécuriser la piste
Entre-temps, le tracé du circuit Gilles-Villeneuve subit quelques correctifs afin de le rendre plus sécuritaire pour les pilotes. La FIA prend en effet très au sérieux la gestion de la sécurité au sein de son réseau. Non seulement elle impose des standards très stricts quant à l’aménagement des circuits, mais elle oblige aussi les promoteurs à en revoir le design lorsqu’une nouvelle monoplace entre en piste. La F1 2017, dont l’aérodynamisme a été entièrement repensé afin de rendre les voitures jusqu’à cinq secondes plus rapides au tour selon le magazine MotorSports, justifie ces correctifs.
Selon Bitume Québec, l’enrobé d’une piste de F1 doit répondre à 4 critères. 1. Une texture homogène et peu grenue. 2. Une excellente cohésion du liant pour éviter l’arrachement. 3. Une planéité de surface irréprochable. 4. Une viscosité élevée du liant.
Comme le rapportait Radio-Canada, en avril dernier, cette mise à niveau vise à sécuriser le circuit long de 4 361 mètres. Il s’agit essentiellement d’éliminer les écueils que recèlent l’Épingle, le virage Senna et le Mur des champions. Dans le virage Senna, les travaux mèneront au remplacement de la glissière de sécurité, de la clôture et des pneus par un muret de béton, une nouvelle clôture à cadre rigide et une nouvelle barrière de protection constituée de blocs de polyéthylène reconnaissables à leur couleur rouge et blanche.
Dans le secteur du Mur des champions, plusieurs interventions ont été planifiées, dont l’installation d’une nouvelle barrière de sécurité apte à dissiper l’énergie cinétique des voitures advenant une collision. La FIA exige également l’asphaltage complet de la zone de dégagement située dans l’épingle, dont une partie du bac à gravier avait déjà été recouverte de bitume.
Comme l’adhérence sera meilleure, les pilotes qui font un tout-droit auront ainsi la chance de reprendre la piste. Ces travaux, qui concernent uniquement les équipements de course et sont pilotés par le Groupe de course Octane, ont dû être complétés pour la course de juin.
De son côté, la Société du parc Jean-Drapeau (SPDJ) a commandé des travaux d’infrastructure afin de réhabiliter certains segments de la piste. Réalisés par Excavation E.S.M., à partir de plans et devis signés EXP, ces travaux comprennent en outre la reconstruction de l’infrastructure souterraine et la mise en place d’un système de drainage.
La porte d’accès du puits de ravitaillement figure également au programme.
Le Koweït dans la course
Si le Canada a failli perdre son Grand Prix, d’autres pays rêvent d’avoir enfin leur propre circuit de Formule 1. Comme le Koweït, qui a donné en septembre dernier le coup d’envoi de la construction du Kuwait Motor Town, un projet intégré d’une valeur de 162 millions de dollars US, conçu et construit par Apex Circuit Design, à Orafjan, dans le sud du pays. Sa première phase prévoit la construction d’une piste de calibre Formule 1, d’un bâtiment technique et d’un centre de presse.
Selon le communiqué de presse émis par le petit émirat, le projet comprendra un circuit de F1 de près de 6 kilomètres, dessiné par l’ingénieur allemand Hermann Tilke. Un jeu de cloisons permettra de le configurer pour la tenue de compétitions de moindre importance. Des pistes d’accélération et de karting sont aussi prévues. Ces travaux devraient être achevés cette année, sinon au début de la suivante. Ils seront suivis d’une seconde phase comprenant un centre commercial et deux hôtels, pour une capacité d’accueil totale de 5 000 hôtes.
Même si aucune négociation n’est en cours actuelleemnt (juin 2017) entre le Koweït et la Fédération internationale de l’automobile (FIA), le Koweït se prépare à accueillir d’éventuelles compétitions de Formule 1. Sont prévus un paddock pour le circuit principal et un second pour la tenue d’événements culturels et commerciaux, deux hôtels pour une capacité d’accueil de 5 000 personnes, des gradins pour asseoir jusqu’à 20 000 spectateurs et des espaces temporaires pour accueillir 50 000 visiteurs additionnels.