MAGAZINE CONSTAS

L’ACRGTQ en trois événements marquants

Les 80 ans de l’ACRGTQ  
Un héritage en construction 

Depuis 1944, le rôle de l’ACRGTQ a bien changé, mais son objectif a toujours été de servir les intérêts des entrepreneurs du secteur du génie civil et de la voirie. Retour sur trois événements qui le démontrent.

par Julien Lamoureux


Le dossier de la sous-traitance à Hydro-Québec

Le 28 octobre 1987, l’ACRGTQ dépose une lettre pendant les travaux de la Commission de l’économie et du travail. Ce jour-là, cette dernière étudie un dossier épineux, celui de la sous-traitance chez Hydro-Québec, grâce à l’insistance de deux présidents de l’Association, Gérald Désourdy et Pierre Roux.

Dans leur lettre, l’accent est mis sur le fait que des études démontrent que les équipes d’Hydro-Québec ne ­maintiennent pas un niveau de productivité satisfaisant. On y soutient entre autres que «pour remplacer un ­monteur [de ligne] d’entrepreneur, il faut compter deux postes de monteurs à Hydro-Québec afin de réaliser les mêmes travaux». 

La présidente actuelle de l’ACRGTQ, Me Gisèle Bourque, avait agi comme porte-parole pendant les ­travaux. En entrevue avec le magazine Constas en 2019, Gérald Désourdy se félicite d’avoir réussi à assurer le maintien de la sous-­traitance dans l’entretien du réseau de transport électrique, «une victoire pour notre association». Et d’ajouter: «Je peux confirmer que le président d’Hydro-Québec de l’époque, Guy Coulombe, n’était pas très heureux du résultat, car il souhaitait voir plus de travail passer du côté d’Hydro-Québec.»

Les conflits avec les camionneurs artisans

En 1990, la situation dans l’industrie du camionnage est tendue. L’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI) organise une grande manifestation devant l’Assemblée nationale, qui rassemble environ 2000 camions, pour défendre les intérêts de ses membres.

De son côté, l’ACRGTQ veut plutôt restreindre la portée des règlements qui garantissent du travail aux camionneurs artisans. Le 11 septembre, un de ses représentants déclare, en commission parlementaire, que les clauses du ministère de la Construction «accordent aux groupements de camionneurs artisans un monopole de courtage qui n’a plus sa raison d’être aujourd’hui».

L’Association veut aussi démontrer que près de la ­moitié des personnes qui se réclament du titre de «camionneur artisan» (une personne qui est propriétaire de son seul camion) sont en réalité de petites entreprises qui comptent plusieurs véhicules. Par ses prises de position, l’ACRGTQ voulait ainsi faire contrepoids aux mani­festations de l’ANCAI afin de mettre en lumière les intérêts de ses membres et de son industrie.

De nouvelles responsabilités dans les relations de travail

En 1995, le gouvernement de Jacques Parizeau décide de réformer la loi R-20, qui régit entre autres les relations de travail dans l’industrie de la construction. L’ACRGTQ se voit alors décerner un mandat d’importance, qui a changé la trajectoire de l’organisation: celui de négocier la convention collective du secteur du génie civil et de la voirie, de l’appliquer et d’en faire le suivi.

La modification de la loi R-20 touchait aussi d’autres enjeux, comme le travail au noir et l’accès des femmes au milieu. Son adoption a été pilotée par la ministre Louise Harel.

Concrètement, cela signifie que l’ACRGTQ défend les intérêts de 2500 employeurs de ce secteur. L’Association a aussi une équipe qui se consacre au soutien de ces employeurs dans l’interprétation de la convention collective et à la représentation devant les tribunaux pour des causes qui touchent les relations de ­travail. ■