Une des nouveautés survenues au cours de la dernière décennie et qui continuera à se développer chez Hydro-Québec, c’est l’usage des outils numériques, tels les scanneurs, les GPS et l’intelligence artificielle.
Virage technologique, transition énergétique, électrification des transports, décarbonation de l’électricité… Hydro-Québec ne manquera pas de défis au cours de la prochaine décennie. Pour les relever, la société d’État mise sur une étroite collaboration avec son réseau d’affaire.
Par Jean Garon
Dans son bilan des activités de la décennie 2010, le président d’Hydro-Québec Innovation, équipement et services partagés et président-directeur général de la Société d’énergie de la Baie-James (SEBJ), Réal Laporte, se dit fier des défis relevés avec les entrepreneurs. Il souligne, entre autres, la finalisation du complexe Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert et la mise en chantier de la Romaine.
Parmi les activités menées en parallèle, Réal Laporte mentionne la construction de deux nouvelles lignes de transport de 735 kV, la Chamouchouane/Bout-de-L’île reliant le Saguenay/Lac-Saint-Jean à la boucle métropolitaine de Montréal, ainsi que celle raccordant le complexe de la Romaine au réseau. La réfection des boucles des postes de distribution du réseau 315 kV autour de Québec et de Montréal a aussi créé beaucoup de travail.
Hydro-Québec a amorcé un autre cycle de réfection et de rénovation de ses équipements en service depuis plus d’une quarantaine d’années, notamment les groupes de turbines-alternateurs à la centrale Robert-Bourassa (La Grande-2). Et c’est loin d’être terminé pour 2020. En plus des 77 M$ réservés à la SEBJ, la Société d’État a dans ses cartons plus de 800 M$ pour des travaux à la Romaine et pour la rénovation d’une quinzaine de centrales au Québec, et plus de 1,4G$ en projets de transport.
Virages dans les façons de faire
Des virages importants ont été entrepris dans les façons de faire de la société d’État ces dernières années, avec l’introduction de la modélisation et de la préfabrication des nouvelles centrales, ainsi que l’incorporation de nouveaux matériaux dans la construction de barrages et de digues, comme le nouveau noyau asphaltique réalisé à La Romaine-2. Des solutions pour pallier la rareté de la main-d’œuvre et pour réduire l’intensité d’activité sur les chantiers.
Il y a eu aussi un virage santé et sécurité amorcé à Hydro-Québec en collaboration avec les entrepreneurs qui progresse bien. « Ça reste un défi de tous les jours, assure le président, surtout depuis l’introduction du concept Design for Safety. On vise à atteindre zéro accident grave sur nos chantiers et à réduire les accidents avec perte de temps. »
Nouveaux défis technos!
Une des nouveautés survenues au cours de la dernière décennie et qui continuera à se développer chez Hydro-Québec, c’est l’usage des outils numériques, tels les scanneurs, les GPS et l’intelligence artificielle. Réal Laporte souligne à ce propos l’existence d’un projet pilote d’intelligence artificielle en santé et sécurité à des fins prédictives plutôt que réactives. « Pour la prochaine décennie, on veut devenir une référence en santé et sécurité sur nos chantiers. »
Récemment, Hydro-Québec a entrepris la mise sur pied de la filiale HILO afin de mieux gérer la demande et la puissance du réseau hydroélectrique. À la faveur d’une décarbonation des sources d’énergie, Hydro-Québec poursuit le développement de ses activités en électrification des transports avec le Circuit électrique. L’équilibrage énergétique est un autre marché qui l’occupe dans le présent contexte de transition énergétique. L’équilibrage est rendu nécessaire avec l’intégration au réseau hydroélectrique de la production croissante des énergies solaire et éolienne.
Il est devenu évident pour Hydro-Québec que l’ensemble des marchés énergétiques est en transformation. Par conséquent, elle s’affairera dans toutes les facettes de cette industrie, sans omettre de réfléchir au prochain grand projet électrique à l’horizon de 2022.
En terminant, Réal Laporte ne manque pas de souligner la maturité atteinte dans les relations d’affaires avec les entrepreneurs. « On ne peut que les féliciter pour la compétence qu’ils mettent en œuvre pour réussir nos projets communs. Je crois beaucoup au concept de la coopétition qui implique en même temps la collaboration, la coopération et la compétition. On a réussi à développer un écosystème avec le temps, à réaliser des projets qui fonctionnent bien et qui figurent parmi les meilleurs au monde. » •