Turcot, le géant, plus géant encore Turcot est un échangeur autoroutier à trois niveaux superposés desservant les autoroutes 15, 20 et 720. Mis en service en 1967, il compte 13 bretelles aériennes hautes de 18 à 30 mètres. Le nouvel échangeur, sur remblais, est construit sous l’existant. Il comprendra 145 kilomètres de nouvelles voies routières et 88 700 de m2 de structures nouvelles (par rapport aux 283 700 m2 initiaux). CR: KPH Turcot
La proximité des ouvrages existants constitue un autre casse-tête pour KPH Turcot, qui doit construire plusieurs structures par étape.
Amorcé le 2 mars 2015, le réaménagement de l’échangeur Turcot progresse comme prévu. Si bien que, trois ans plus tard jour pour jour, le chantier est avancé à 60 %. Retour sur un casse-tête qui prend forme, une pièce à la fois.
Par Marie Gagnon
Le projet Turcot, faut-il le rappeler, consiste à reconfigurer la plus importante plaque tournante de la région métropolitaine. Dans les faits, le projet de 3,67 milliards de dollars prévoit notamment les travaux préparatoires, le déplacement des voies ferrées du CN vers le nord, les acquisitions immobilières, les déplacements de services publics, les mesures d’atténuation, les mesures environnementales et la reconstruction de quatre échangeurs – Turcot, Angrignon, Montréal-Ouest, De La Vérendrye –, et de tronçons des autoroutes 15, 20 et 720. KPH Turcot assure les services de conception-construction.
Le chantier comprend également des travaux préparatoires totalisant 590 millions $. Chapeautés par le ministère des Transports (MTQ), ces travaux lancés en 2011 tirent à leur fin, seulement deux contrats restant à compléter cette année. Le premier, d’une valeur de 22,9 millions $ et confié à Demathieu & Bard, comprend le prolongement du boulevard De La Vérendrye et deux ponts d’étagement. Quant au second, il est réalisé par L.A. Hébert au coût de 56,6 millions $. Il vise le boulevard Pullman ainsi que les rues Saint-Jacques et Saint-Rémi.
En 2020, lorsque le nouveau complexe routier sera complété, 69 % des constructions aériennes auront été remplacées par des structures sur remblais. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant le fil d’arrivée. Sur les 45 structures prévues, seulement 25 structures sont complétées jusqu’ici. Et sur les 300 000 mètres cubes (m3) de béton à démolir, seuls 75 000 m3 ont été démantelés à ce jour et recyclés dans les fondations.
Changement de phase
« Les travaux d’excavation sont avancés à 80 %, note Sébastien Marcoux, le directeur adjoint de KPH Turcot. Même chose pour le bétonnage : on a 47 kilomètres de voies permanentes ouvertes à la circulation. En décembre dernier, le portrait a définitivement changé avec la finalisation de la route 136, entre le centre de l’échangeur et le tunnel Ville-Marie. C’est un important changement de phase. Maintenant, on s’attaque au démantèlement de la 20 Ouest, de la 720 Ouest et des bretelles existantes. »
L’année sera tout un défi pour KPH Turcot alors que débutaient dans ce secteur, à la fin février, la démolition de 7 bretelles et l’érection de 14 structures d’acier, dont la mise en service est prévue pour décembre. Figure également au programme de 2018 la construction de murs de soutènement dans le secteur est de la 720, entre les routes 136 Est et 136 Ouest, ainsi que le long du canal de l’Aqueduc, sur environ 1 kilomètre, à compter de juin. L’autoroute Décarie, au nord de Turcot, fourmillera également d’activité cette année.
Défis à la tonne
Vers la fin de l’été, l’entrée en fonction du nouveau corridor ferroviaire viendra encore compliquer la donne. « Le principal défi, c’est le maintien de la mobilité, signale Sébastien Marcoux. C’est ce qui fait la complexité du projet et c’est pourquoi la coordination est si importante. Le phasage et les échéanciers sont établis en fonction de la mobilité. On planifie les interventions jusqu’à deux ans d’avance. Il n’y a aucun retour en arrière possible. Pour éviter les éventuels conflits, on utilise la modélisation 3D. C’est comme un vaste casse-tête qu’on assemble une pièce à la fois. »
En 2020, lorsque le nouveau complexe routier sera complété, 69 % des constructions aériennes auront été remplacées par des structures sur remblais. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant le fil d’arrivée. Sur les 45 structures prévues, seulement 25 structures sont complétées jusqu’ici.
La proximité des ouvrages existants constitue un autre casse-tête pour KPH Turcot, qui doit construire plusieurs structures par étape. C’est le cas notamment du pont du canal de Lachine, où une poutre n’a pu être installée en direction Nord en raison d’un pilier de la structure existante, toujours en place. Celle-ci sera démantelée vers la fin de l’année. Suivra en 2019 la construction de la direction Sud, située 10 mètres sous l’actuelle A15 Nord. Le tout doit être complété pour l’automne 2020. •
