MAGAZINE CONSTAS

Réfection de l’A-85

Construire dans le lit de la route

D’une route bidirectionnelle, à l’image d’autres axes à numéro que l’on retrouve dans la région, comme par exemple la route 132, la nouvelle autoroute sera plutôt composée de deux chaussées séparées de deux voies chacune.

En cours depuis près de 20 ans, les travaux de réfection de l’autoroute 85 dans l’est du Québec devraient s’achever d’ici quelques années, selon l’échéancier projeté et jusqu’ici respecté du MTQ. À terme, la conversion de la route 185 en autoroute 85 rendra notamment les déplacements plus sécuritaires dans ce secteur. Retour sur une conversion routière majeure.

Par Florence Sara G. Ferraris

Concrètement, ce sont 94 km de route qui seront convertis au total, entre Rivière-du-Loup et la frontière du Nouveau-Brunswick. CR: Constas.

Lancée en 2018, la dernière étape de conversion de la route 185 en autoroute 85, aujourd’hui connue sous le nom d’autoroute Claude-Béchard, s’est poursuivie rondement cette année, alors que de nouveaux tronçons ont été inaugurés au courant de l’été. Aux vues de l’échéancier, qui est respecté jusqu’ici, d’autres devraient l’être au courant des prochains mois, affirme Simon Lavoie, gérant de projet au ministère des Transports du Québec (MTQ). « Jusqu’à présent, et ce malgré la pandémie, l’ensemble des travaux se déroulent tels que planifiés », indique celui qui s’occupe de la coordination de ces travaux depuis les débuts.



Concrètement, ce sont 94 km qui seront convertis au total, entre Rivière-du-Loup et la frontière du Nouveau-Brunswick. Une première phase, couvrant 21 km et finalisée en 2011, a permis une amélioration rapide de la sécurité routière sur la route 185. Une seconde phase, finalisée en 2015, a pour sa part permis de réaménager l’axe sur environ 33 km, entre Témiscouata-sur-le-Lac, dans le secteur de Cabano, et la frontière avec le Nouveau-Brunswick.

« Jusqu’à présent, et ce malgré la pandémie, l’ensemble des travaux se déroulent tels que planifiés », affirme Simon Lavoie, gérant de projet au ministère des Transports du Québec (MTQ) et qui s’occupe de la coordination de ces travaux depuis les débuts.

La troisième phase, en cours, viendra compléter les travaux de réfection. Celle-ci s’étend sur une quarantaine de kilomètres, de Saint-Antonin (à quelques kilomètres au sud de Rivière-du-Loup) à Saint-Louis-du-Ha !Ha ! dans le Témiscouata. La mise en service complète est prévue pour 2025.



Enjeu de sécurité

Construite au début des années 1970, la route 185 s’étend sur 101 km, de l’autoroute 20, à Notre-Dame-de-Portage, jusqu’à la frontière avec la province du Nouveau-Brunswick. Elle constitue un axe stratégique entre les municipalités qu’elle traverse et les autres régions du Québec, ainsi que les provinces des Maritimes. « La 185 faisait partie de la route transcanadienne, explique Simon Lavoie. C’est notamment ce qui justifie sa conversion en autoroute. »

Il faut dire que cet important axe routier est reconnu depuis longtemps pour sa dangerosité, le nombre de collisions mortelles dénombrées au fil des ans lui ayant valu le triste surnom de « route de la mort ». Son réaménagement, tronçon par tronçon, entamé il y a près de 20 ans devrait toutefois renverser cette dramatique tendance et permettre à des milliers d’automobilistes de se déplacer de manière plus sécuritaire, affirme le MTQ.



Sur le terrain, cette sécurisation passe notamment par un élargissement important de la route et par une séparation nette des voies. D’une route bidirectionnelle, à l’image d’autres axes à numéro que l’on retrouve dans la région comme la route 132 par exemple, la nouvelle autoroute sera plutôt composée de deux chaussées séparées de deux voies chacune. Le réaménagement de certaines intersections et l’ajout d’échangeurs à certains endroits sont également au programme. La conception et la construction de chemins de desserte pour relier des zones habitées, des lots boisés et des terres agricoles sont aussi prévues.

Défis variés

Sans surprise, un tel chantier comporte un certain nombre de défis techniques – le territoire accidenté, par exemple, une caractéristique de la région – et humains. « Nous avons dû travailler en étroite collaboration avec les multiples partenaires », souligne Simon Lavoie, en faisant entre autres référence aux compagnies de services publics, aux municipalités et à la population qu’il a fallu consulter et tenir informées à chacune des étapes. Un travail particulier avec les communautés autochtones a également été nécessaire à la mise en œuvre du projet. « C’est la même équipe qui a travaillé sur toutes les phases, précise-t-il. Ça aide au bon déroulement et aux communications ! »

Comme il s’agit d’une conversion et non d’un nouveau tracé – la nouvelle autoroute prend forme dans le sillon de l’ancienne route –, des enjeux de circulation se posent également depuis le début des travaux. « Ce n’est pas comme avec la 20 et la 132 qui coexistent en parallèle, précise le gérant de projet. Un phasage serré des travaux a donc été et est encore nécessaire afin de maintenir la circulation automobile. Dans certains cas, il faut faire preuve de créativité, et veiller à une déviation intelligente et efficace du trafic afin de préserver une certaine fluidité. » ■


A-85 / ENTREPRENEURS À L’OEUVRE

  • Construction BNL – division Sintra
  • Entreprises Claveau et Construction BSL
  • Gervais Dubé
  • Couillard Construction
  • Hamel Construction