MAGAZINE CONSTAS

La Promenade fleuve-montagne

Les défis d’un chantier urbain

« La promenade est une trajectoire entre deux hauts lieux montréalais. Il s’agit d’un itinéraire qui vise à  encourager la marche au quotidien et à redonner une place privilégiée aux piétons dans l’espace urbain ».
Marilyne Laroche Corbeil

Après plus de deux ans de travaux intensifs, la promenade fleuve-montagne, qui s’étire des flancs verdoyants du mont Royal jusqu’aux rives du Saint-Laurent, a finalement été inaugurée en juillet dernier. Sa réalisation n’a toutefois pas été de tout repos pour les entrepreneurs mobilisés, notamment en raison de son caractère urbain bien particulier.

Par Florence Sara G. Ferraris

Les chantiers en milieu urbain posent toujours de nombreux défis, tant en ce qui a trait à leur conception qu’à leur réalisation. Et la promenade fleuve-montagne, aménagée pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal est loin de faire exception à la règle.

S’étalant sur près de quatre kilomètres, le nouveau parcours piéton balisé s’amorce sur la rue McGill depuis la place d’Youville, à l’ombre du musée Pointe-à-Callière dans le Vieux-Port de Montréal. Il poursuit ensuite sa course le long de la côte du Beaver Hall et du square Phillips jusqu’à la rue Sainte-Catherine. Il sillonne enfin l’avenue McGill College et la rue McTavish jusqu’à l’entrée du parc du Mont-Royal sur l’avenue des Pins, au coin de la rue Peel.

Ce tracé particulier – situé en plein cœur de la métropole – a forcé les instances municipales à faire preuve d’inventivité puisqu’« il était nécessaire d’effectuer des travaux simultanément sur trois importantes rues est-ouest du centre-ville montréalais et deux des principaux accès au campus de l’Université McGill », spécifie la porte-parole de la Ville de Montréal Marilyne Laroche Corbeil. Un impératif effort de planification a été fait « pour assurer le maintien de la mobilité », tant piétonne qu’automobile, pendant toute la durée des travaux qui se sont terminés à la mi-juillet 2017.

Infrastructures vieillissantes

Financée par la Ville de Montréal, la réalisation de la prome­nade devait, au départ, coûter 42 millions de dollars. Elle a finalement coûté près de 50 millions $ à la municipalité, à savoir huit de plus que ce qui était budgété. La mise en œuvre du projet a également pris plus de temps que prévu, l’échéancier initial prévoyant d’abord l’inauguration officielle en mai de la même année.

Les entrepreneurs ont dû composer, à de nombreuses reprises, avec des infrastructures vieillissantes. C’est le cas, entre autres, de la rue Sherbrooke où il y avait menace d’affaissement de la chaussée.

Interrogée sur ces dépassements de coût et de temps au moment du dévoilement du parcours urbain, la Ville avait alors expliqué que ces derniers étaient dus à la complexité du projet et à la nécessité de faire des travaux plus importants sur certains segments de rue. De fait, les entrepreneurs ont dû composer, à de nombreuses reprises, avec des infrastructures vieillissantes. C’est le cas, entre autres, de la rue Sherbrooke où il y avait menace d’affaissement de la chaussée.

Ainsi, ce sont 22,8 millions de dollars, soit 46 % du budget alloué au projet, qui ont été utilisés à des fins techniques. « On parle de reconstruction d’aqueducs, d’égouts, de réseaux techniques et de chaussées, par exemple », souligne Marilyne Laroche Corbeil. Le reste du budget – à savoir 26,9 millions $ – a permis aux entreprises qui ont obtenu les contrats des travaux de réaliser les différents réaménagements nécessaires au déploiement de ce nouveau sentier urbain.

Tout au long du trajet, des balises triangulaires indiquent aux marcheurs qu’ils sont sur la bonne voie.
cr: Ville de Montréal

Place aux piétons

« La promenade est une trajectoire entre deux hauts lieux montréalais, le fleuve et la montagne », indique Marilyne Laroche Corbeil. Mais, surtout, il s’agit d’un itinéraire qui vise à « encourager la marche au quotidien et à redonner une place privilégiée aux piétons dans l’espace urbain ». C’est donc dans cette optique que les différents aménagements ont été pensés, comme en témoignent l’élargissement des trottoirs, la sécurisation de certaines intersections par l’ajout de traverses piétonnes marquées et la présence de parcours sans obstacle.

n fin de parcours, la promenade sillonne la rue McTavish jusqu’à l’entrée du parc du Mont-Royal.  CR: Ville de Montréal.

Plus encore, note-t-elle, de nombreux lieux de pauses, de même qu’une programmation d’activités saisonnières, ont été prévus pour permettre aux visiteurs de déambuler à leur rythme tout au long de cette nouvelle promenade située entre fleuve et montagne. •