Historique des pipelines
Une très longue histoire
DOSSIER DU NUMÉRO 37 / LES PIPELINES
On différencie le pipeline de l’aqueduc en raison de l’évacuation gravitationnelle des eaux. Des réseaux d’aqueducs pour la distribution d’eau potable existent depuis des temps historiques. La première utilisation connue de pipelines pour le transport d’hydrocarbures remonte aux environs de 500 av. J.-C. en Chine.
Par Michel Joanny-Furtin
Des pipelines en bambou étaient alors utilisés pour le transport du gaz naturel issu de puits de saumure et de gaz afin de chauffer ladite saumure pour en recueillir le sel. Les segments de bambou étaient fendus dans la longueur pour en retirer les nœuds horizontaux. Les moitiés étaient ensuite recollées et liées par de la ficelle.
La première utilisation connue de pipelines pour le transport d’hydrocarbures remonte aux environs de 500 av. J.-C. en Chine.
Le premier concept de pipeline aurait été formulé par le Russe Dimitri Mendeleïev en 1863. Il suggéra d’utiliser des tubes pour transporter du pétrole. Un autre Russe, Vladimir Choukhov aurait construit l’un des premiers oléoducs à la fin du XIXe siècle, en 1878-1880 près de Bakou.
Au XIXe siècle, les installations industrielles comprenaient des systèmes de transport locaux par canalisations en fonte, bois, acier, céramique, d’ampleur modeste. Le premier concept industriel de transport par canalisation aurait été formulé par le Russe Dimitri Mendeleïev en 1863. Il suggéra d’utiliser des tubes pour transporter du pétrole. Un autre Russe, Vladimir Choukhov aurait construit l’un des premiers oléoducs à la fin du XIXe siècle, en 1878-1880 près de Bakou. Entre-temps, un oléoduc reliant un champ de production de Pennsylvanie à une gare de chemin de fer à Oil Creek aurait été construit vers 1860 par la Oil Transport Association.
Au Québec, tout commence à Trois-Rivières
Le début du réseau pipelinier canadien remonte à 1853, date de l’installation d’un tuyau en fonte, d’une étendue de 25 kilomètres, conçu pour le transport de gaz naturel, vraisemblablement depuis Louiseville jusqu’à Trois-Rivières (1). À cette époque, c’était probablement le pipeline le plus long au monde. En 1862, le Canada construisit aussi l’un des premiers oléoducs au monde, qui reliait le champ pétrolifère de Petrolia (ON) à Sarnia (ON).
En 1947, il n’existait que trois oléoducs au Canada pour transporter le pétrole. Le premier de la Turner Valley (AB) jusqu’à Calgary ; le deuxième des côtes du Maine à Montréal (QC) ; et le troisième du centre des États-Unis jusqu’en Ontario. L’expansion du réseau commencera dès les années 1950 avec la découverte d’importants gisements de pétrole brut et de gaz naturel dans l’Ouest, et stimulera l’économie canadienne.
L’un des trois plus longs réseaux au monde
Vers la fin des années 1940, les réserves pétrolifères et les gisements de gaz naturel sont suffisants en Alberta pour permettre l’exportation de ces ressources dans l’Est et aux États-Unis. Puisque le pipeline est le moyen de transport le plus économique pour les liquides et les gaz, le système de canalisation prend rapidement de l’expansion au Canada. Globalement, il est d’ailleurs l’un des plus longs au monde à l’heure actuelle (242 400 km), égal à celui de l’ex-URSS (242 400 km) et suivant celui, grand premier, des États-Unis (2 080 000 km).
L’Alberta possède le système le plus développé au Canada, s’étendant à quelque 105 850 km. Viennent ensuite l’Ontario avec 52 690 km, la Saskatchewan avec 43 120 km, la Colombie-Britannique avec 24 570 km, le Manitoba avec 8 380 km et le Québec avec 6 060 km. Aujourd’hui, le record mondial de longueur d’un seul et même oléoduc appartient à l’oléoduc Druzhba (Amitié), qui part de Russie et s’étend jusqu’en Europe centrale. Pour ce qui est des gazoducs, le plus long est chinois : le West-East Gas Pipeline II.
La première Loi sur les pipelines a été adoptée en 1949. Puis le gouvernement fédéral crée l’Office national de l’énergie (ONÉ) en 1959, afin de réglementer les pipelines transfrontaliers. La première tâche de cet organisme consiste à délivrer des permis d’exportation et à établir les tarifs.•