Éditorial du numéro en cours
L’exemple du pont de Québec
Éditorial du numéro 69 / Automne 2024
Par Me Gisèle Bourque,
directrice générale de l’ACRGTQ et rédactrice en chef du magazine Constas
S’il y a un sujet récurrent pour les membres de l’ACRGTQ, d’année en année, c’est bien celui des sommes consenties aux différents projets de génie civil et de voirie.
Ce sont nos entrepreneurs québécois qui ont collaboré à la réalisation de nos routes, de nos ponts, de notre transport structurant et de nos infrastructures énergétiques. Puis, ce sont les mêmes entrepreneurs, et leur relève, qui construiront le Québec vert et durable souhaité par nos leaders.
Ainsi, à chaque nouveau budget provincial déposé, on y cherche des indices sur les prochains grands projets de société, tout en surveillant également les montants accordés à l’entretien des infrastructures déjà réalisées.
Sans les montants adéquats et sans la réalisation de travaux nécessaires, la pérennité de ces infrastructures existantes devient compromise, ce qui implique des risques financiers – j’y reviendrai dans quelques lignes.
En outre, il arrive que, pour des raisons notamment politiques, certaines infrastructures se retrouvent mises de côté par la force des choses.
C’est un peu ça, l’histoire du pont de Québec.
Depuis la privatisation du pont en 1993, alors que le Canadien National (CN) en est devenu propriétaire, les politiciens, la communauté d’affaires et le CN ont rarement été sur la même longueur d’onde concernant les travaux et les investissements incontournables à l’entretien du pont. Or, en juin dernier, le gouvernement fédéral a procédé au rachat du pont et il promet désormais des travaux de réfection et de mise en valeur de cette infrastructure à haute valeur patrimoniale pour la région de la Capitale-Nationale. Politiciens, gens d’affaires, ingénieurs, historiens, conteurs : des intervenants de différentes sphères socioéconomiques vous présenteront leur point de vue sur son passé et son avenir.
Un comité d’experts indépendants
Évidemment, nous ne pouvons parler d’entretien des infrastructures au Québec sans parler du comité d’experts indépendants mis sur pied en 2016 et mandaté par Québec pour produire annuellement un avis sur la programmation des travaux routiers du ministère des Transports.
Le plus récent rapport du comité, daté du 22 décembre 2023, a été publié en juin 2024 : « Une tempête parfaite semble se dessiner à l’horizon à l’égard de l’état du réseau routier : les budgets de maintien d’actifs du réseau routier étaient déjà chroniquement insuffisants pour arrêter la croissance du déficit de maintien d’actifs, jusqu’à récemment les augmentations de budget ont privilégié les bonifications au détriment du maintien d’actifs, la demande pour les divers travaux de construction a atteint la limite de la capacité de l’industrie en raison de la hausse des projets dans les autres secteurs, la concurrence pour les ressources – travailleurs, entrepreneurs et ingénieurs – qui en résulte entraîne à la hausse l’inflation des coûts. »
Constas vous présente dans ses pages une relecture du rapport.
La Loi modernisant l’industrie de la construction
Enfin, Constas vous offre une grande entrevue avec le ministre du Travail, Jean Boulet, concernant l’adoption du projet de loi no 51, Loi modernisant l’industrie de la construction, par l’Assemblée nationale du Québec.
L’ACRGTQ a participé à toutes les consultations et tous les travaux menés par le ministre. Des gains ont été effectués, et ce, malgré la menace d’un important recul concernant une clause de rétroactivité salariale.
M. Boulet a pris le temps d’expliquer en quoi cette modernisation était indispensable pour le monde de la construction au Québec, tout en décrivant quels étaient ses principaux objectifs ainsi que les avancées obtenues.
Je vous souhaite un bel automne et une bonne lecture. ■