MAGAZINE CONSTAS

La Chambre de commerce et d’industrie de Québec et son rôle dans la Capitale

Des infrastructures essentielles au développement de Québec

Le secteur d’activité des constructeurs est essentiel dans l’environnement de nos infrastructures à Québec. Steeve Lavoie met en garde contre les risques éventuels que pose la rupture de cet apport vital dans la chaîne d’approvisionnement des infrastructures.

L’apport des constructeurs de routes et de grands travaux au développement de la communauté de Québec ne fait aucun doute pour Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ).

Par Jean Garon

«C’est grâce à eux si la ville de Québec est ce qu’elle est aujourd’hui, une ville très bien positionnée en infrastructures, à l’instar d’autres grandes villes. » En particulier en matière d’infrastructures de transport et de communication, précise-t-il.

À son avis, Québec est l’une des villes nord-américaines privilégiées d’avoir à sa disposition des infrastructures telles qu’un port en eau profonde, un aéroport, un réseau ferroviaire, un réseau routier et autoroutier et des ponts, pour ne nommer que celles-là. Selon lui, c’est ce qui contribue grandement au développement de la richesse de la communauté de Québec et en fait l’une des plus belles villes.



Il concède toutefois que l’on pourrait sûrement mieux les utiliser, mieux exploiter cet avantage stratégique. Cela dit, en faisant référence aux épineux dossiers à propos des rénovations importantes à faire aux ponts existants, à la création fort controversée d’un troisième lien entre Québec et Lévis, sans oublier la construction ambivalente d’un réseau structurant de transport en commun.

« On ne fait pas de politique. Quand on intervient médiatiquement, c’est parce qu’on a des études, des sondages, qui décrivent quels sont les besoins de la ville de Québec. C’est ce qu’on a fait ces dernières années et encore l’an dernier, avec une étude qui portait sur la Vision économique de Québec d’ici 2035. » — Steeve Lavoie

Quoi qu’il en soit, toutes les voies de transport sont vitales à ses yeux, autant pour soutenir l’économie de la ville et de la région et de sa communauté d’affaires, que pour répondre aux besoins essentiels de l’ensemble de la population.

« Pour s’en convaincre, rappelle-t-il, ramenons-nous à la crise de la pandémie de COVID-19, quand le premier ministre Legault a annoncé que tout le monde devait cesser ses activités et rester confiné à la maison. Ça a mis en valeur le caractère essentiel de la logistique de transport. Pas seulement pour maintenir l’économie, mais aussi pour desservir la population. Il n’y avait plus rien qui passait aux douanes, sauf les camions et les trains avec leurs marchandises pour subvenir aux besoins de la population. » C’était devenu aussi essentiel que les services de santé en plein débordement.

Des interventions apolitiques

Pour expliquer le rôle d’une organisation comme la CCIQ et son rapport avec la communauté de Québec, Steeve Lavoie insiste sur le caractère apolitique de l’organisme.

« On ne fait pas de politique. Quand on intervient médiatiquement, c’est parce qu’on a des études, des sondages, qui décrivent quels sont les besoins de la ville de Québec. C’est ce qu’on a fait ces dernières années et encore l’an dernier, avec une étude qui portait sur la Vision économique de Québec d’ici 2035. Tout comme celle réalisée antérieurement pour la période de 2010-2025. On essaie d’attacher tous les morceaux ensemble, comme si on regardait un plan en continu dans le temps, bref, ce qui s’est passé, ce qui se passe et ce qui s’en vient au niveau des infrastructures. »



« Notre rôle, enchaîne-t-il, consiste à identifier les BESOINS pour le développement de la ville de Québec et de sa communauté d’affaires, incluant les constructeurs eux-mêmes. On intervient vraiment dans l’identification des besoins de nos membres, de la communauté d’affaires, des gens et des entreprises de Québec. Tout ce que je peux leur dire; c’est quoi les BESOINS pour le développement de la ville de Québec, pour poursuivre sa croissance économique et combler les besoins au niveau de la main-d’œuvre, etc. On est dans l’identification des BESOINS et non des MOYENS. »

Le président et chef de la direction de la CCIQ tient à conserver la neutralité de son organisme en gardant ses distances du politique. « Par exemple, précise-t-il, on ne s’est jamais prononcé en faveur ou contre la construction d’un tunnel entre Québec et Lévis. On dit seulement que l’on a besoin d’une meilleure fluidité entre les deux rives. Que l’on construise un pont ou un tunnel; ce n’est pas à nous de déterminer quelle solution retenir. Ça appartient aux experts et aux décideurs des gouvernements de choisir la meilleure solution en termes d’infrastructures. »

Rassembler pour créer

À titre de représentant de la communauté des gens d’affaires de Québec, Steeve Lavoie, au nom de la CCIQ, s’identifie comme un point de chute catalyseur pour discuter et identifier les problématiques de la ville de Québec.

« Nous, à la CCIQ, on a comme slogan « Rassembler pour créer ». Ça traduit bien notre rôle fédérateur dans la communauté. Par exemple, lors du dernier forum économique que l’on a tenu en février dernier sur la main-d’œuvre, on a réuni quelque 250 personnes dans une salle pour parler des problèmes de pénurie de main-d’œuvre et des solutions à apporter. »



Qu’est-ce que ça peut signifier en termes d’intervention de la CCIQ ? « Rassembler pour créer, répond Steeve Lavoie, ça veut dire en clair qu’il n’y a pas d’infrastructures possibles sans l’apport de tous les gens de la construction. D’autant plus que c’est le secteur le plus touché par les pénuries de main-d’œuvre. Le dernier forum économique en était une illustration. Nos interventions en tiendront compte.»

« C’est sûr que les gens de l’Industrie voudraient en faire plus, ajoute-t-il, mais malheureusement, ils ont les mains liées à maints égards. C’est d’ailleurs pour ça que le gouvernement annonçait un programme d’accélération de la formation pour les gens de la construction. Ce n’est pas pour rien. Parce qu’il manque vraiment de main-d’œuvre. Ça freine le développement et la croissance. Ça freine les contrats qu’ils pourraient faire, ça freine bien des choses. »

Le secteur d’activité des constructeurs est essentiel dans l’environnement de nos infrastructures à Québec. Steeve Lavoie met en garde contre les risques éventuels que pose la rupture de cet apport vital dans la chaîne d’approvisionnement des infrastructures. ■