Entre Baie-Comeau et Fermont
Une route 389 revampée
Le projet, considérable, a été divisé en cinq parties (A, B, C, D et E). Situé dans la partie nord de l’infrastructure, le projet A est le plus important. À lui seul, il est doté d’un budget de 280 M$.
Le lien routier névralgique entre Baie-Comeau et Fermont sera mis à niveau. Conçue au départ section par section, en ne respectant pas les normes du MTQ, cette route longue de 570 km sera à terme plus sécuritaire et la circulation y sera plus fluide.
Par Stéphane Gagné
Le projet est doté d’un budget de 525 millions de dollars. Le gouvernement du Québec y investit 342 M$ et la part du Fédéral est de 183 M$. Déjà, des dépassements de coûts sont à prévoir.
Le projet, considérable, a été divisé en cinq parties (A, B, C, D et E). Situé dans la partie nord de l’infrastructure, le projet A est le plus important. À lui seul, il est doté d’un budget de 280 M$ (qui sera sans doute revu à la hausse). Il a été divisé en trois tronçons. Il s’agit du tronçon 1, situé entre les kilomètres 478 et 496 (comportant un nouveau tracé de 13,5 km sur le segment total de 18 km) et du tronçon 3, situé entre les kilomètres 507 et 566 (comportant un nouveau tracé de 45 km sur le segment total de 58,5 km). Le tronçon 2 consistera en une réfection majeure de la chaussée sur 10,5 kilomètres entre les kilomètres 496 et 507.
Une fois complété, le projet A comportera plusieurs avantages. « Il éliminera dix des onze croisements avec la voie ferrée [sur laquelle circulent des trains qui transportent le minerai extrait à Fermont vers Baie-Comeau] et retranchera près de 19 kilomètres sur l’ancien parcours », précise Sarah Gaudreault, conseillère en communication à la Direction régionale de la Côte-Nord du MTQ (le chargé d’activité pour ce projet n’était pas disponible pour nous parler). Cela aura pour effet d’améliorer la fluidité de la circulation et la sécurité.
Le tronçon 3 du projet A
La réalisation du tronçon 3 a toutefois pris du retard. « Il devait débuter à l’automne 2022 mais puisque aucun soumissionnaire n’a répondu à l’appel d’offres pour la surveillance des travaux, il a dû être reporté à cette année », dit Mme Gaudreault. Le MTQ a depuis revu l’appel d’offres en espérant avoir des soumissions.
La réalisation de ce tronçon comportera plusieurs défis logistiques et environnementaux. «Il faudra d’abord trouver une main-d’œuvre prête à travailler dans un endroit aussi isolé, construire des camps pour ces travailleurs, prévoir plusieurs ponceaux pour enjamber les grandes rivières qu’on y trouve et protéger les espèces de poissons et de plantes à statut particulier.»
Une fois ce nouveau tracé créé, on commencera les travaux de renaturalisation sur le site de l’ancienne route.
« On remettra la route à l’état naturel en plantant des espèces d’arbres indigènes, on retirera les ponceaux et on fera de l’ensemencement à certains endroits», dit la conseillère aux communications. Ce travail a déjà été amorcé ou effectué sur d’autres anciennes sections de la route.
Les projets B, C, D et E
À l’extrême sud, un nouveau tracé sera réalisé des kilomètres 0 à 4 et une amélioration de la route actuelle sera faite entre les kilomètres 4 et 22. Il s’agit du projet B. La présence de zones rocheuses importantes sur cette section nécessitera beaucoup de dynamitage. L’équivalent en volume de 720 piscines olympiques. Le budget alloué à ce projet est de 121,8 M$.
Le projet C, de moindre envergure, s’est effectué entre les kilomètres 240 et 254. Doté d’un budget de 38,8 M$, il a débuté en 2019 et a été mis en service en 2021. Il a permis de reconstruire la route qui comportait de nombreuses déficiences géométriques et physiques (ex. : pentes fortes, drainage inadéquat, paroi rocheuse près de la route).
Les projets D et E, tous les deux terminés, avaient pour objectif d’améliorer les courbes prononcées que l’on trouvait entre les kilomètres 23 et 110 (projet D) et entre les kilomètres 111 et 212 (projet E). Coût total pour ces deux projets : 84 M$. Dans le feuillet d’information du MTQ, on mentionne toutefois que d’autres interventions sont à réaliser et débuteront lors de l’obtention des autorisations.
Les autochtones impliqués dans le projet
Dans le cadre de cette réfection d’envergure, le gouvernement a conclu une entente-cadre avec conseil innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam pour le projet A. Le déboisement, terminé depuis la fin 2021, a été fait par les Innus. Les travaux de pavage des tronçons 1 et 2 de ce même projet (début prévu pour 2023) seront aussi faits par les Innus. ■
