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Armé contre la Covid, le MTQ accélère la cadence

Le rattrapage bat son plein sur les chantiers

Pour les chantiers routiers, le Ministère autorise des fermetures partielles ou hâtives des voies de circulation touchées, tout en exploitant à fond l’exécution des travaux les soirs et les fins de semaine.

La crise sanitaire de la COVID-19 ne compromet pas la livraison des projets mis en chantier cette année par le ministère des Transports du Québec (MTQ). Malgré les mois de confinement du printemps dernier et les mesures de prévention additionnelles imposées aux maîtres d’œuvre et aux travailleurs depuis la reprise, les activités sur les chantiers battent leur plein de plus belle.

Par Jean Garon

Dans le décompte des grands chantiers à contrat du ministère des Transports, seulement sept chantiers ont accusé un retard dans l’avancement des travaux résultant de l’arrêt des activités entre le 24 mars et le 10 mai en raison de la COVID-19. Gilles Payer, porte-parole à la direction des communications, précise cependant que le retard a été rattrapé pour deux de ces chantiers depuis la reprise, soit : la construction du nouveau pont Gouin à Saint-Jean-sur-Richelieu;
l’amélioration de la route 389 entre Baie-Comeau et la centrale hydroélectrique Jean-Lesage (Manic-2).



Il faut dire que les travaux d’infrastructures réalisés en plein air posent un peu moins de risques que dans des espaces confinés, précise Gilles Payer, en ajoutant que ça ne dispense pas pour autant de l’application des nouvelles mesures d’hygiène en place.

Sur les autres grands chantiers, la situation a été un peu plus critique. C’est le cas du projet Turcot à Montréal, précise-t-il, où « certains sous-traitants se sont désistés des appels d’offres du consortium KPH-Turcot en raison des répercussions de la COVID-19 sur leur organisation, ces entreprises n’étant plus en mesure de respecter leur engagement ». Il ajoute que des délais inhabituels de la part de certains fournisseurs/contractants ont résulté de la réduction de leurs effectifs depuis le début de la pandémie, ainsi que des restrictions frontalières du Canada pour certains fournisseurs étrangers.

Il faut dire que les travaux d’infrastructures réalisés en plein air posent un peu moins de risques que dans des espaces confinés, précise Gilles Payer, en ajoutant que ça ne dispense pas pour autant de l’application des nouvelles mesures d’hygiène en place.



Ces grands chantiers sont néanmoins en mode de rattrapage, surtout par une modulation des horaires de travail au chantier. Pour les chantiers routiers, le Ministère autorise des fermetures partielles ou hâtives des voies de circulation touchées, tout en exploitant à fond l’exécution des travaux les soirs et les fins de semaine. Par ailleurs, le MTQ note que la réalisation de certains grands chantiers peut s’étaler sur plusieurs années et, par conséquent, les retards causés par la COVID-19 pourront être rattrapés ultérieurement.

En ce qui a trait aux travaux réalisés entièrement par le Ministère, aucun retard ni report n’ont été déplorés en raison de la pandémie. Il en va de même pour les chantiers non routiers du MTQ comme le chantier de réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie. Gilles Payer assure que les directives émises par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) sont appliquées à la lettre par toutes les directions générales territoriales.

Des chantiers sous haute surveillance

L’adaptation aux nouvelles exigences sanitaires n’a certes pas été facile pour personne. Tout le monde a dû apprendre à composer avec le chapelet de mesures édictées par la CNESST pour éviter la propagation du virus maudit. Cette nouvelle réalité, qui entraîne de nouvelles façons de faire, a alourdi la tâche de tous ceux qui œuvrent dans la construction.



Le ministère des Transports n’a pas créé de postes spécifiques pour veiller à l’application des nouvelles mesures d’hygiène sur ses chantiers. Il a toutefois imposé une formation obligatoire aux travailleurs, aux fournisseurs ainsi qu’aux sous-traitants concernant les règles sanitaires à respecter sur ses chantiers, en lien avec la COVID-19.

Les consignes précisent que l’obligation de respecter les exigences de la CNESST et les moyens utilisés pour les appliquer sur le terrain demeurent à la discrétion des responsables, sans spécifier de technologies.

Les consignes précisent que l’obligation de respecter les exigences de la CNESST et les moyens utilisés pour les appliquer sur le terrain demeurent à la discrétion des responsables, sans spécifier de technologies. C’est le cas, entre autres, en ce qui concerne l’accès des travailleurs au chantier qui doivent quotidiennement montrer patte blanche sur leur état de santé. Pour ce faire, il y a bien sûr la vieille méthode du formulaire papier qui ne plaît pas particulièrement aux employeurs parce qu’elle prend du temps et coûte de l’argent.

La direction des communications assure que le Ministère maintient la cadence de ses projets d’infrastructures en poursuivant la planification normale de sa programmation de 2021

Toutefois, plusieurs compagnies informatiques ont développé un formulaire santé numérique qui se complète en un clic, sans perte de temps ni risque de contagion. Ceux-ci sont offerts gratuitement aux entreprises qui sont des clients réguliers, et à peu de frais pour les autres. Il s’agit d’un formulaire disponible en ligne à partir d’un téléphone ou d’une tablette que doit compléter à l’entrée chaque travailleur pour valider son bon état de santé et l’absence d’exposition à des risques de contamination (contact avec personne atteinte ou testée positive et voyage à l’étranger depuis 14 jours). Un système d’alerte automatisé avise la direction du projet et les autorités en cas de signalement.

Le porte-parole du Ministère ajoute que « des audits de conformité en santé et sécurité du travail, incluant la mise en œuvre des mesures COVID, sont réalisés sur des chantiers donnés à contrat dont le MTQ est maître d’œuvre, ainsi que sur des chantiers de régie, avec des rapports produits pour chaque audit ».

Cela lui permet donc d’assurer le suivi régulier de l’avancement de ses projets en cours, tout en misant sur les mesures en place pour rattraper les retards. La direction des communications assure, d’autre part, que le Ministère maintient la cadence de ses projets d’infrastructures en poursuivant la planification normale de sa programmation de 2021. ■