Les transports à l’est du Québec
Rencontre avec la ministre déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay
« Le projet sur le 3e lien est une priorité de notre gouvernement. »
Après avoir été chef d’antenne à TQS-Québec, et par la suite à LCN et à TVA à Montréal, Véronyque Tremblay fut, de 2013 à 2015, chef de pupitre au FM-93 à Québec et, de 2014 à 2015, chroniqueuse au Journal de Québec. C’est tout récemment qu’elle s’est lancée en politique et qu’elle est entrée par la grande porte à l’Assemblée nationale du Québec en remportant, lors des élections partielles du 8 juin 2015, la circonscription de Chauveau, dans la région de Québec, détenue depuis 2008 par le député adéquiste puis caquiste, Gérard Deltell. Elle y est parvenue en battant une adversaire de taille, Jocelyne Cazin, qui jouissait aussi, comme journaliste, d’une grande notoriété. Le 11 octobre 2017, Véronyque Tremblay est nommée, par le premier ministre Philippe Couillard, ministre déléguée aux Transports. C’est à ce titre que nous l’avons rencontrée.
Par Jean Brindamour
Q. Pouvez-vous préciser en quoi consisteront vos responsabilités comme ministre déléguée des Transports ? Y a-t-il eu partage des tâches avec le ministre des Transports, André Fortin ?
R. Comme ministre déléguée, le premier ministre m’a confié la responsabilité des dossiers de véhicules hors route (motoneiges, quads, motos hors route) ainsi que l’important dossier du transport aérien. Ce dernier comprend notamment le transport aérien régional qui revêt une importance capitale pour notre gouvernement. En ce qui concerne les infrastructures routières, le ministre en titre est en charge de l’ouest du Québec et je m’occupe pour ma part de l’est, soit des régions de la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Nord-du-Québec.
Q. La question du 3e lien entre Québec et Lévis semble, de l’extérieur du moins, un peu entortillée. Comment ça se passe avec le bureau de projet sur le troisième lien ? Y a-t-il des consensus qui se dégagent ?
R. Le projet sur le 3e lien est une priorité de notre gouvernement. C’est pourquoi nous avons mis en place le bureau de projet et lui avons réservé un budget de 20,5 M $ afin qu’il accomplisse son mandat : réaliser et assurer le suivi des études nécessaires à l’implantation d’un nouveau lien entre les villes de Québec et de Lévis. Toutes les ressources pour assurer l’avancement et la progression de ce projet sont en place et un suivi serré sera effectué.
D’ailleurs, nous avons lancé récemment l’appel d’offres pour trouver un prestataire de services afin de réaliser l’étude d’opportunité. Son mandat sera d’identifier l’ensemble des besoins autant du côté de Québec que de Lévis, mais également de dégager les meilleures solutions pour optimiser les déplacements entre les deux rives du fleuve afin d’améliorer la fluidité routière.
La solution globale privilégiée pourrait donc inclure une combinaison de mesures et de solutions à court, à moyen et à long terme.
Q. Certains ont exprimé leur inquiétude au sujet du nouveau pont de l’île d’Orléans. Est-ce que l’échéancier de 2024 sera respecté ?
R. La préparation du projet respecte les échéanciers fixés et l’objectif demeure que le nouveau pont soit mis en service vers 2024, et ce, malgré quelques retards dans l’attribution de certains contrats.
Q. Vous avez visité au début de novembre un grand chantier routier de la région de Québec, celui de la reconstruction de l’échangeur des autoroutes Félix-Leclerc (40) et Laurentienne (73/973). Cet échangeur est le plus achalandé de la région. Est-ce que les travaux se sont bien passés jusqu’ici ?
R. J’ai adoré ma visite de ce chantier. C’est toujours impressionnant de constater, de visu, l’ampleur des travaux et toute l’ingéniosité qui est requise afin de mener à bien ces projets majeurs.
Ces travaux d’envergure vont bon train et l’échéancier est même devancé; la totalité des travaux seront terminés en 2018, soit une année plus tôt que prévu ! Il reste uniquement des travaux de finition, d’asphaltage et d’aménagement paysager à compléter.
Q. La route 138 sur la Côte-de-Beaupré a été récemment le théâtre de deux accidents graves près de Saint-Joachim (2 morts). Que fait le MTQ pour diminuer les risques sur les routes sous sa responsabilité ?
R. Chaque accident, sur nos routes, est un accident de trop. C’est pourquoi nous investissons, au cours de la période 2017-2019, plus de 1,3 milliard de dollars en amélioration de la sécurité routière.
Nous avons agi rapidement dans ce dossier en devançant l’implantation de bandes rugueuses au centre de la chaussée de la route 138. Les travaux sont maintenant complétés. Les bandes rugueuses agissent comme dispositif d’alerte; elles stimulent la vigilance des conducteurs ayant quitté partiellement la voie de circulation, en produisant des vibrations inconfortables et bruyantes.
Q. En tant que ministre déléguée des Transports, avez-vous la responsabilité de dossiers touchant la santé et la sécurité au travail sur les chantiers qui sont sous votre juridiction ?
R. Formellement, l’administration du Ministère relève de mon collègue André Fortin. Mais, au-delà de ces considérations, je crois sincèrement que la question de la santé et de la sécurité au travail est la responsabilité de tous.
J’ajoute que je suis particulièrement interpellée par la situation des signaleurs routiers. Et je suis fière que notre gouvernement ait, dans le projet de loi visant la refonte du Code de la sécurité routière, proposé que les amendes soient doublées pour le conducteur d’un véhicule routier qui n’obéit pas aux ordres d’un signaleur, d’un brigadier ou d’un agent de la paix. •
Pont actuel de l’Île d’Orléans. Quelques chiffres
Approches : 1 738 m
Longueur totale : 1,73 km
Travée centrale : 323 m
Travées latérales : 127 m chacune
Hauteur des tours : 65,8 m
Hauteur du tablier : 30,33 m
Câbles porteurs :
Diamètre : 25,4 cm
Torons : 37 x 3,5 cm
Voie carrossable : 6,1 m
Trottoirs : 2 x 1,52 m