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Hydro-Québec : fin du poste Bourdais et de ses 48 km de lignes

La coordination au cœur du démantèlement

La construction du poste Bourdais en 1969, aujourd’hui arrivé à la fin de sa vie utile. CR: Archives Hydro-Québec

Le paysage est appelé à changer dans les municipalités de Saint-Tite, Hérouxville, Saint-Séverin et Shawinigan. Hydro-Québec procède depuis plusieurs mois déjà au démantèlement du poste Bourdais, arrivé en fin de vie utile après 53 ans, et des 48 kilomètres de lignes qui l’alimentent.  Le poste Mékinac, à 230-25 kV et alimenté à 230 kV est venu remplacer le poste Bourdais à 69-25 kV dont le démantèlement, avec celui de ses lignes d’alimentation, sera complété en novembre prochain.

Par Magalie Hurtubise

«Il y a une différence majeure entre les postes Bourdais et Mékinac. Ce sont deux générations d’installations complètement différentes », lance d’emblée Michel Langlais, chef de projet responsable du démantèlement du poste Bourdais.

Il ajoute que les critères de résistance aux tremblements de terre, au vent et au verglas ont évolué depuis les années soixante, d’où la nécessité de construire un nouveau poste et de démanteler l’ancien, pour mieux répondre aux normes actuelles et aux besoins en électricité.

photographie aérienne du barrage Mékinac, sur la rivière du même nom, en Mauricie, dans la municipalité de Trois-Rives. Long de 122m, haut de 6,75 m, sa capacité de retenu est de 95 317 615 m³. CR : Hydro-Québec

Le transfert entre les postes Bourdais et Mékinac s’est d’ailleurs fait progressivement par des transferts de connexion, ainsi que par quelques modifications sur le réseau de distribution. C’est l’automne dernier que le poste Bourdais a finalement été mis hors service.

Un défi de taille

La Direction principale –­­ Projets de transport, construction et distribution, qui gère le projet travaille en mode matriciel, c’est-à-dire que plusieurs équipes spécialisées sont invitées à partager leur expertise à différentes étapes du projet.

« Le démantèlement des lignes a nécessité un effort particulier de coordination avec tous les intervenants du milieu», souligne Jean-Olivier Chénier, ingénieur de projets de lignes de transport.

Par exemple, les 48 km de lignes haute tension à 69 kV traversaient entre autres 2 voies ferrées et plus de 20 lignes de distribution à 25 kV qui se situent près de routes. « Nous avons donc collaboré avec le Canadien National et le ministère des Transports du Québec pour prévoir des entraves routières de courte durée (moins de 15 minutes), et avec les équipes de maintenance du réseau de distribution d’Hydro-Québec entre autres pour la mise en place de protections mécaniques temporaires sur les lignes existantes », ajoute-t-il.

Le poste de Mékinac. La principale fonction du nouveau poste de Mékinac est d’abaisser la tension. L’électricité y arrive à une tension de 230 kV et en ressort à 25 kV pour emprunter les lignes de distribution. Il est muni de deux transformateurs à 230-25 kV et est équipé de cinq départs souterrains de 25 kV auxquels trois autres pourront s’ajouter selon l’évolution de la demande. Les lignes d’alimentation à 230 kV ont une longueur de 250 mètres. Source et crédit : Hydro-Québec

Les équipes ont également collaboré avec les clubs de motoneigistes et de quadistes pour assurer une cohabitation sécuritaire aux usagers des sentiers.



« Les lignes étaient aussi situées dans un secteur à prédominance agricole et à proximité de milieux sensibles comme des tourbières et des cours d’eau. Il était nécessaire de favoriser un démantèlement en période hivernale lorsque le sol est gelé afin de minimiser autant que possible les impacts sur ces milieux », explique M. Chénier.

Le défi était de taille : démanteler 48 km de lignes à haute tension à l’intérieur d’une période de trois mois.

L’entreprise lavalo-trifluvienne Transelec-Arno, spécialisée dans le montage de lignes, a remporté l’appel d’offres pour le démantèlement des 48 km de lignes.

Au moment d’écrire ces lignes, 98 % des câbles étaient retirés sur l’ensemble des circuits et 90 % des pylônes et portiques étaient enlevés. M. Chénier confirme que d’ici la fin mars, la totalité des câbles, des pylônes et des portiques seront retirés de l’ensemble des circuits.

« La remise en état des lieux après le retrait des pylônes et portiques a par ailleurs été faite au fur et à mesure en grande partie pour éviter d’avoir à faire cette étape une fois le dégel entamé, pour limiter les impacts sur les milieux qualifiés de sensibles », indique M. Chénier.

Enfin, les câbles, les structures d’acier et de bois retirés ont par la suite été entreposés temporairement au chantier, puis envoyés dans les sites de disposition appropriés pour assurer leur revalorisation.

Un démantèlement par étapes

Le poste Bourdais a été mis à l’arrêt l’automne dernier et en attendant son démantèlement, une équipe spécialisée a eu comme mission de retirer toutes les huiles isolantes des appareils afin d’éviter les déversements accidentels qui étaient susceptibles de se produire avec l’arrêt du poste. De plus, cette même équipe s’est vu confier le retrait des équipements pouvant être réutilisés ailleurs sur le réseau.

« L’un des transformateurs de puissance du poste Bourdais, qui pèse près de 70 000 kilos, a été récemment récupéré, puis transporté par fardier escorté de Saint-Tite vers la banque de réserve de Varennes », indique M. Langlais.

L’entrepreneur en construction qui s’occupe de la démolition du poste Bourdais, Robert Fer & Métaux Inc., devrait commencer les travaux vers la fin de l’été. Le tout devrait être complété en quelques mois, ce qui inclura la réhabilitation complète du terrain où se trouve actuellement le poste Bourdais.  Le projet devrait être complété en novembre.  ■