Aménagement de La Romaine-4
La mise en service toujours prévue pour 2020
Malgré la suspension des travaux l’an dernier, le temps de faire le point sur l’ingénierie de la rive droite de la centrale, le chantier progresse à bon rythme.
Après quelques semaines d’interruption l’an dernier, le temps d’évaluer les conditions de sol et de revoir l’ingénierie des travaux de la centrale, l’activité a repris de plus belle au chantier de la Romaine-4. De son côté, Hydro-Québec s’affaire à préparer les appels de propositions majeurs pour la saison qui s’amorce.
Par Marie Gagnon
Lancée en 2009, la construction du complexe hydroélectrique de 1 550 mégawatts (MW) sur la rivière Romaine prend graduellement forme au nord de Havre-Saint-Pierre. Le complexe d’une valeur de 6,5 milliards de dollars, dont la production annuelle tournera autour de 8 terawatts-heure (TWh), sera composé de quatre centrales. Les trois premières sont déjà en service, alors que la quatrième, la Romaine-4, avance à grands pas.
Cette dernière sera constituée d’un barrage en enrochement d’une longueur de crête de 435 mètres (m), d’un évacuateur de crues de 150 m et d’une centrale équipée de deux groupes turbines-alternateurs, pour une puissance installée de 245 mégawatts (MW). Sans oublier, bien sûr, le canal de fuite (195 m), la galerie d’amenée (120 m) ainsi que des ouvrages secondaires, mais tout aussi essentiels, comme la dérivation provisoire (650 m dont 296 m en souterrain).
Le barrage aura une hauteur de chute de 87,3 m. Compte tenu du relief encaissé de la rivière, le réservoir de la centrale sera toutefois de dimensions plutôt modestes, avec 142,2 kilomètres carrés de superficie. Sa production annuelle moyenne atteindra tout de même 1,3 TWh lors de sa mise en service, qui est toujours prévue pour 2020.
Progression continueMalgré la suspension des travaux l’an dernier, le temps de faire le point sur l’ingénierie de la rive droite de la centrale, le chantier progresse à bon rythme. « Il est difficile de donner un pourcentage d’avancement des travaux, puisque certaines étapes sont complétées et que d’autres restent à venir, indique Francis Labbé, porte-parole de la société d’État. On peut dire que, présentement, l’évacuateur de crues est complété à 100 %, même chose pour le canal de dérivation provisoire. »
Il ajoute du même souffle que l’excavation et le bétonnage de la dérivation provisoire ont été effectués par EBC. L’entrepreneur de L’Ancienne-Lorette s’est également vu confier la construction du barrage ainsi que l’excavation de l’évacuateur de crues et de la prise d’eau.
Deux autres entrepreneurs ont remporté jusqu’ici des marchés d’importance dans le cadre de ce chantier. Pomerleau pour l’excavation de la centrale, du canal de fuite et d’autres travaux connexes et les Excavations Marchand et Fils pour la fourniture de béton.
Prochaines étapes
Cette année, les principaux jalons inscrits à l’échéancier concernent la construction du barrage, une étape qui nécessitera la fermeture de la rivière et l’aménagement de batardeaux. Suivra la construction des appuis et des fondations. Les travaux d’excavation de la paroi droite de la centrale seront également menés à terme au cours de la présente saison.
Pour sa part, Hydro-Québec planche actuellement sur les prochains appels de propositions. Pour ce qui est de l’excavation des ouvrages d’adduction, la période de publication est terminée et les propositions sont à l’étude. Trois autres appels d’offres sont toutefois en préparation, à savoir le bétonnage de la centrale et le montage de la superstructure, le bétonnage de la prise d’eau et de l’évacuateur de crues ainsi que divers travaux mécaniques, électriques et de structure à la centrale. •
Renforcer la culture SST sur les grands chantiers
Avec quatre décès depuis 2009, on peut dire que le complexe de la Romaine a prélevé un lourd tribut sur les équipes œuvrant à sa réalisation. Depuis le dernier accident mortel, survenu en décembre 2016, Hydro-Québec a revu en profondeur ses façons de faire en matière de santé et de SST. Désormais, tous les travailleurs participent, en début de quart, à la planification des tâches à exécuter au cours de la journée. Ils revoient ensuite, individuellement ou en équipe, ces différentes tâches afin de s’assurer de les réaliser de façon sécuritaire. De plus, des travailleurs ayant reçu une formation pour aider leurs collègues à mieux identifier les risques sont présents en tout temps au chantier.