MAGAZINE CONSTAS

Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Inc. (PJCCI)

À la défense des ponts de Montréal

Plusieurs travaux en 2018 sont prévus sur le pont Jacques-Cartier à la suite du grand succès que fut l’illumination du pont en 2017 : budget total établi à 65,8M$ (ingénierie, construction et surveillance).

L’organisme fédéral Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI) est responsable du tunnel de Melocheville, du pont Jacques-Cartier, du pont Champlain, de l’estacade du pont Champlain, de la partie fédérale du pont Honoré-Mercier et de l’autoroute Bonaventure. Ce sont des infrastructures vieillissantes, puisqu’elles remontent généralement au début des années 1960 et même au-delà dans le cas du pont Jacques-Cartier, construit dans les années 1920 et inauguré en 1930. Leur entretien entraîne des coûts considérables.

Par Jean Brindamour

Les demandes de fonds sont transmises à Infrastructure Canada et PJCCI dépose, annuellement, un plan d’entreprise quinquennal. « Cette année, le budget (1er avril 2018 au 31 mars 2019) prévu pour les travaux de PJCCI pour l’ensemble des structures s’élève à 291,3 M$, note Claudia Carbonneau, conseillère aux communications à PJCCI. En 2018, nous réaliserons les travaux suivants à l’autoroute Bonaventure : réfection du mail central, réfection de piles, réfection de dessous des poutres-caissons, réfection de dessous de tablier et poutres en béton, réfection de viaduc (mur), réfection de joints, réfection de la sortie 2 (fondation et pavage) et amélioration de l’accès à la station de pompage. Nous travaillons en coordination avec nos partenaires de la mobilité afin de réduire les impacts sur la circulation pour les usagers. »

Plusieurs travaux en 2018 sont prévus sur le pont Jacques-Cartier à la suite du grand succès que fut l’illumination du pont en 2017 : travaux d’acier à Longueuil, île Sainte-Hélène, île Notre-Dame et Montréal; essais pilotes d’entretien hivernal de la piste multifonctionnelle; réparation de garde-corps et clôture dissuasive; réfection de deux viaducs (secteur Longueuil); réfection des murs de soutènement des rampes d’accès à l’île Sainte-Hélène; peinture et travaux d’acier dans la section cantilever; consolidation du réseau de transport intelligent. « Tous ces projets sont considérés comme des travaux majeurs d’entretien, signale Claudia Carbonneau. Plusieurs entrepreneurs sont impliqués dans ces travaux dont le budget total est établi à 65,8M$, ce budget inclut les coûts d’ingénierie, de construction et de surveillance. À l’heure actuelle, cinq contrats ont été octroyés à des entrepreneurs différents : Stellaire (acier secteur Montréal), Génix (acier secteur Longueuil), Interlag (garde-corps) et Concreate (viaducs), le cinquième contrat, qui couvre le projet pilote d’entretien de la piste multifonctionnelle de Jacques-Cartier, a été alloué à la firme d’ingénierie ARUP qui dirige le projet en compagnie de divers fournisseurs. Six autres contrats sont en voie d’être octroyés au cours des prochains mois. »

Le vieux pont Champlain en attendant le nouveau

En 2018, pour le vieux pont Champlain, un renforcement de poutres intérieures et de chevêtres et une réfection de semelles est prévu. « PJCCI, commente la conseillère en communications, poursuit son programme de renforcement suivant les recommandations du rapport COWI [un rapport commandé par PJCCI à ce grand bureau de consultance international] et nous effectuerons d’autres travaux, si nécessaire, en fonction des recommandations des inspecteurs et experts affectés au suivi de la structure. Le renforcement des 20 chevêtres prioritaires sera terminé d’ici la fin du mois de juin et nous poursuivrons l’installation des 10 autres chevêtres d’ici la fin de 2018 selon les recommandations du rapport COWI. Nous prévoyons renforcer 30 chevêtres d’ici la fin de l’année 2018 et 9 autres chevêtres seront renforcés, si nécessaire, d’ici avril 2019 pour un total de 39 chevêtres à renforcer. De plus, un renfort additionnel sera fait sur deux semelles à l’automne 2018. Nous avons également augmenté la fréquence des inspections des chevêtres de biannuelle à trimestrielle et 171 capteurs ont été installés sur 45 chevêtres afin de suivre en temps réel le comportement des chevêtres. Par ailleurs, notre firme de consultants-experts a terminé la conception d’un treillis modulaire universel pour les poutres intérieures à installer au besoin. Un diaphragme de remplacement est actuellement en conception si on devait renforcer un diaphragme actuel. Ces éléments seront bientôt fabriqués et prêts à être installés si requis. »

« Le gouvernement a demandé à PJCCI de mettre en place les mesures nécessaires pour que le pont Champlain puisse demeurer ouvert à la circulation jusqu’à l’été 2019 ». Daniel Sylvain, directeur « Corridor du nouveau pont Champlain » (CNPC) à la PJCCI.

CR : PJCCI

Mais si le nouveau pont n’est pas prêt en décembre prochain ? « Malgré les importants progrès récents sur le chantier du nouveau pont Champlain, note Daniel Sylvain, directeur “Corridor du nouveau pont Champlain” (CNPC) à la PJCCI, le gouvernement a demandé à PJCCI de mettre en place les mesures nécessaires pour que le pont Champlain puisse demeurer ouvert à la circulation jusqu’à l’été 2019, si cela s’avérait nécessaire, et ce, afin d’assurer la sécurité des usagers et la pérennité du service. Une analyse de risques (Rapport COWI) a également été faite à l’automne dernier afin d’évaluer la possibilité de prolonger la durée de service du pont Champlain selon un scénario de 12 mois et de 24 mois de retard. À la lumière des recommandations émises par notre consultant-expert, PJCCI a ciblé les interventions prioritaires et a déjà lancé les démarches pour planifier et réaliser les travaux requis afin de maintenir les standards de sécurité et de service. »

Quant au projet de déconstruction du vieux pont Champlain, « PJCCI a effectué une étude d’avant-projet afin de permettre au gouvernement de prendre une décision éclairée et de prévoir le processus d’appel d’offres », indique Daniel Sylvain. Mais cela c’est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons en 2019. •


De la vie sous le pont Jacques-Cartier
CR PHOTO : PJCCI

 

Dans la foulée de l’illumination du pont Jacques-Cartier, la Ville de Montréal et le gouvernement fédéral ont annoncé en avril 2017 des travaux aux abords du pont : un parc sera créé sous la structure, de nouvelles bretelles d’accès surélevées – routières, cyclistes et piétonnes – seront construites et plusieurs rues du secteur seront réaménagées. Alors chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de ville de Montréal, la mairesse actuelle, Valérie Plante, a souligné «une superbe nouvelle» et «un beau projet» attendu « depuis très longtemps ».
Un parc, soutient la PJCCI dans une étude d’avant-projet visant à améliorer la gestion de l’eau drainée qui provient du tablier du pont Jacques-Cartier et à revitaliser les terrains sous la structure, aurait un impact sur la réduction des îlots de chaleur et du ruissellement urbain, tandis que la plantation d’arbres favoriserait la filtration d’air et que la redirection des eaux de ruissellement vers des bassins végétalisés diminuerait leur concentration en polluants.
L’investissement prévu est de 120 millions $ : 10 millions $ provenant de la PJCCI, essentiellement pour aménager les terrains lui appartenant sous le pont, le reste, plus de 90 % des coûts, devant être assumé par la Ville, à moins que le gouvernement fédéral n’accepte d’investir davantage. L’Atelier Christian Thiffault, mandaté par la Ville pour concevoir ce projet, l’a intégré à celui de l’architecte Luc Laporte (décédé en 2002), partiellement réalisé au début des années 2000, dont l’objectif était de fusionner le pont avec la ville en un espace public.
Le chantier ne débutera que lorsque le nouveau pont Champlain sera complété, en 2019 ou 2020, et il faudra attendre au moins jusqu’en 2025 pour l’inauguration.