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Le sommet du G7 : un défi de taille pour un legs imposant

Infrastructures de télécommunications à Charlevoix

Annoncés en grande pompe en janvier 2018 en prévision de la 44e édition du G7, ces travaux ont, à eux seuls, fait l’objet d’un investissement de 15 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral, qui l’a qualifié de legs pour la région.

En juin dernier, les paysages à couper le souffle de la région de Charlevoix étaient à la une de tous les médias du monde, alors qu’y affluaient des dignitaires venus des quatre coins de la planète, dans le cadre du sommet du G7. Et si, quelques mois plus tard, cet événement d’envergure internationale n’a laissé que peu de traces visibles dans cette région du centre du Québec, les investissements en télécommunication faits pour l’occasion lui auront permis de faire un saut dans le futur en moins d’un an.

Par Florence Sara G. Ferraris

Avant le sommet du G7, de vastes portions de la région de Charlevoix étaient complètement déconnectées du reste du monde. Sans réseau sans fil ni même de fibre optique pour se brancher sur un réseau internet de base, bon nombre de résidents de ce secteur du Québec peinaient à se connecter à un service de télécommunication décent.

En un an, les choses ont toutefois beaucoup changé. « C’est à Charlevoix qu’on retrouve aujourd’hui l’une des technologies sans fil les plus performantes du monde, lance sans ambages Yann Benoit, directeur du territoire, Est de l’Ontario et Québec, chez Bell Mobilité, maître d’œuvre des travaux. Et il s’agit, sans contredit, d’un des chantiers les plus intenses et rapides que j’ai eu à superviser au cours de ma carrière. »

 

Couverture cellulaire finale post-G7. CR : BELL Mobilité.

Des kilomètres de fibre

Concrètement, Bell Mobilité, fournisseur de services de télécommunication officiel du G7, a commencé, en partenariat avec Hydro-Québec, à déployer de la fibre optique pour rendre le réseau de mobilité cellulaire et le service internet plus performants en octobre 2017. Installée sur des kilomètres à la grandeur du territoire de la région, cette dernière permet aujourd’hui aux Charlevoisiens – et aux résidents des régions voisines – de se connecter au réseau 15 à 20 fois plus rapidement qu’avant.

Outre l’échéancier particulièrement serré, les entrepreneurs déployés sur le terrain ont dû composer avec des conditions de travail particulièrement intenses.

À cela s’est ajoutée la construction de 13 tours de télécommunication réparties en marge des routes 138, 170 et 362. Ces tronçons routiers permettent de relier les trois régions qui ont été sollicitées durant l’événement, à savoir Charlevoix, Québec et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Des travaux ont également été entrepris directement à La Malbaie, épicentre du sommet.

Investissements majeurs

Annoncés en grande pompe en janvier 2018 en prévision de la 44e édition du G7, ces travaux ont, à eux seuls, fait l’objet d’un investissement de 15 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral, qui l’a qualifié de legs pour la région. « Cet investissement dans les infrastructures de télécommunication est un véritable investissement dans la région, avait indiqué à l’époque le ministre canadien de la Famille, des Enfants et du Développement social et député libéral de la région de Québec, Jean-Yves Duclos. En plus d’assurer le bon déroulement du sommet, les travaux vont répondre aux besoins à long terme de la communauté. »

Il s’agit, sans contredit, d’un des plus importants chantiers dont a eu la responsabilité Bell Mobilité. « On essaie toujours de travailler rapidement, mais ça n’arrive pas souvent que notre échéancier soit aussi serré, souligne Yann Benoit. Surtout que là, vu l’ampleur de l’événement, il n’était absolument pas question de prendre du retard ou, pire, de rater notre date butoir. C’était impensable de ne pas y arriver. » La clé ? « Une bonne communication, évidemment ! », lance en riant le directeur de territoire, en reconnaissant du même coup qu’un travail de collaboration serrée avec les municipalités – acteurs de première ligne – a également été indispensable pour mener à bien le projet dans le temps imparti.

Défis topographiques

Outre l’échéancier particulièrement serré, les entrepreneurs déployés sur le terrain ont dû composer avec des conditions de travail particulièrement intenses. « Ce n’est pas un hasard si ces endroits n’étaient pas encore connectés, vous savez, explique M. Benoit. On parle de secteurs où la géographie est particulièrement difficile, avec des inclinaisons extrêmes et un sol rocailleux. Dans certains cas, il n’y avait ni électricité ni route, il fallait carrément partir de zéro. »

Dynamitage, arpentage, déboisement, asphaltage… les vastes travaux ont nécessité le déploiement de près de 250 personnes à temps complet, toutes expertises confondues. « Ce qui est bien, c’est que dans de nombreux cas, nous avons pu faire affaire avec des entrepreneurs de la région », précise celui qui occupe son poste depuis mai 2012.

Il s’agit, sans contredit, d’un des plus importants chantiers dont a eu la responsabilité Bell Mobilité.

Vu le court laps de temps, les équipes ont également dû poursuivre leur travail durant la saison froide, rajoute l’ingénieur de formation. « Je vous assure que dans ces conditions, ce n’est pas évident de monter une bétonnière en haut d’une montagne, surtout lorsqu’il y a de la neige, lance-t-il en riant. Nous avons dû apprendre à utiliser des motoneiges. Ça nous a appris à travailler dans des conditions très difficiles. Mais l’expérience que nous avons acquise, et la fierté qui l’accompagne, ça valait amplement tous les efforts que nous avons dû déployer. » •


QUELQUES ENTREPRENEURS AYANT ŒUVRÉ AU PROJET
Bell Mobilité a travaillé avec de nombreuses entreprises pour le projet du G7 et il serait difficile de toutes les nommer. Voici quelques-unes des nombreuses entreprises qui ont collaboré au projet, pour des tâches variées.
Déboisement :  Coopérative Forestière Ferland-Boileau.
Chemins d’accès :  FH – Fernand Harvey & fils Inc. (entrepreneur général).
Travaux électriques : CBC électrique.
Travaux des tours : Rocktel, Captel, Télécon et Arno pour divers travaux de construction des tours.  
Émondage : Asplundh.
Ingénierie : Telecon Design.  
Câbles : Corning.